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Enquête sur la perception éthique de la sédation pour détresse en phase terminale auprès du personnel médical et infirmier prenant en charge des patients en fin de vie en Lorraine - 28/02/08

Doi : MP-06-2006-5-3-1636-6522-101019-200603220 

Benoît F. Leheup

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Plusieurs difficultés éthiques résultent de la pratique de la sédation pour détresse en phase terminale, la principale étant le risque d’abréger les jours du patient. Le principe du double effet permet de dépasser cette difficulté. Mais son application repose sur la notion d’intention du praticien, critiquée par certains qui en nient le caractère objectivable.

L’objectif de cette étude est double : connaître la prévalence des difficultés éthiques rencontrées par les soignants pratiquant la sédation, et savoir s’ils accordent une place dans leur réflexion éthique à la notion d’intention.

Les données ont été recueillies en janvier et février 2005 grâce à un questionnaire anonyme adressé à 233 soignants, médecins ou infirmiers, travaillant dans 24 services hospitaliers lorrains.

Sur 233 soignants, 141 ont répondu (soit un taux de réponse de 60,5 %). 92,9 % des soignants interrogés ont déjà pratiqué la sédation. Seuls 14,7 % des soignants ayant pratiqué la sédation n’ont jamais rencontré de difficultés éthiques. 96,4 % des soignants pensent que le praticien prescrivant la sédation ne doit avoir comme intention que de soulager le patient, et jamais de provoquer sa mort. Pour 87,3 % des soignants, l’intention du praticien est accessible à une tierce personne et évaluable par des critères objectifs.

On constate que les soignants différencient au plan éthique le fait de vouloir la mort du patient et le fait de l’accepter comme un effet secondaire. Ils accordent une place dans leur réflexion à la notion d’intention qui est pour eux un critère objectivable.

Sedation for intractable distress: survey of the ethical perception of medical personnel and nursing staff managing terminally ill patients in Lorraine

Sedation for intractable distress in the terminally ill involves several ethical issues. The main issue is to determine whether it is ethical to risk hastening a patient’s death by sedation. A response can be that there is a double effect, sedation and unintended death. Several authors however contend that the physician's primary intention is not an objective criterion for assessment of ethical quality.

The primary aims of this study were: 1. to determine how often physicians and nurses who practice sedation have to cope difficult ethical problems; and 2. to determine whether physicians and nurses attach importance to the notion of intent.

Methods: An anonymous postal survey was conducted between January and February 2004 with 233 physicians and nurses working in 24 care units.

The response rate was 60.5% (141/233 physicians and nurses. 92.9% of the physicians and nurse had clinical experience with sedation for intractable distress in the dying. Only 14.7% had never faced difficult ethical situations related to sedation. 96.4% thought that the physician who prescribed sedation never intents to hasten the patient’s death. For 87.3%, the physician's intent can be meaningfully evaluated by a third party.

This study shows that physicians and nurses well see the difference between wanting a patient’s death and accepting it as a side effect. For them, the notion of intent is of great importance in the ethical discussion.


Mots clés : sédation pour détresse en phase terminale , soins palliatifs , principe du double effet , intention , enquête

Keywords: sedation for intractable distress in the dying , palliative care , double effect , intention , survey


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Vol 5 - N° 3

P. 131-138 - juin 2006 Regresar al número
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  • Jean-Philippe Pierron

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