La dénutrition protéino-énergétique (DPE) est un problème majeur en hémodialyse chronique. L’effet bénéfique immédiat de la NPPD sur les paramètres nutritionnels est connu. Mais qu’en est-il après l’arrêt de la nutrition parentérale ? Le but de ce travail est d’évaluer la persistance de l’efficacité de la NPPD sur les paramètres nutritionnels à trois et six mois après l’arrêt de ce traitement.

Il s’agit d’une étude rétrospective à partir de dossiers informatisés. Ont été inclus tout patient hémodialysé (n=15) depuis au moins 3 mois, âgé de plus de 18 ans, ayant bénéficié d’une NPPD pour une DPE pendant une durée de plus de six mois et pour lequel le suivi a été possible au minimum six mois après la fin du traitement. La NPPD est un mélange ternaire classique perfusé sur la durée totale de la séance de dialyse.

L’âge et le poids moyen sont respectivement de 74 ans et 61,0kg ; 73 % sont des hommes. On mesure une augmentation significative de la préalbumine (0,19g/L à 0,27g/L ; p=0,0002) et de l’albumine (29,7g/L à 34,5g/L ; p=0,01) entre le début et la fin du traitement par NPPD. On constate surtout un maintien de ces résultats à 3 et 6 mois après l’arrêt de la NPPD (préalbumine à 6 mois : 0,24g/L ; albumine à 6 mois : 35,5g/L). Le poids, l’IMC, la créatinine et l’urée avant dialyse sont stables pendant toute la durée de l’étude.

Cette étude permet de confirmer l’effet bénéfique d’une NPPD sur les marqueurs nutritionnels comme l’albumine et la préalbumine. Cependant son originalité repose sur le maintien, six mois après l’arrêt de la NPPD, du bénéfice sur ces marqueurs nutritionnels dans un groupe de dialysés chroniques. Dans cette population fragile, l’intervention diététique a permis de surmonter une situation à risque et par la suite d’en conserver le bénéfice plusieurs mois après son arrêt.