Impact de l’IMC sur le pronostic des patients admis en réanimation pour arrêt cardiaque - 30/08/14
Resumen |
Introduction |
L’obésité, (IMC≥30kg/m2), est un enjeu majeur de santé publique qui concerne 15 % des adultes en France en 2012. Si un lien est établi entre l’IMC et la mortalité générale notamment d’origine cardiovasculaire (JAMA 1999;28:1523–9), l’effet de l’obésité sur le pronostic des patients après un arrêt cardiaque (AC) récupéré demeure inconnu. Notre objectif était d’évaluer l’impact de l’IMC sur le pronostic des patients admis en réanimation après un AC récupéré.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective bicentrique 2005–2012 de données pré-hospitalières et hospitalières collectées prospectivement de manière standardisée (critères d’Utstein) des patients admis pour AC récupéré. Analyse statistique uni- et multivariée des facteurs associés à la mortalité hospitalière incluant l’IMC des patients. Accord des comités d’éthique dans les 2 centres.
Résultats |
1449 patients ont été admis pendant la période d’étude, 503 exclus pour données manquantes (taille/poids) et 946 patients ont été inclus dans l’étude. Les patients se répartissaient dans les classes d’IMC de la façon suivante :<18 n=30 (3,2 %), 18–25 n=446 (47 %), 25–30 n=300 (31,7 %), 30–40 n=145 (15,3 %),>40 n=25 (2,6 %). La mortalité en réanimation était significativement influencée par l’IMC et apparaît sous une forme de courbe en « J » (Fig. 1). Les caractéristiques des patients différaient en analyse univariée sur l’âge médian : 59,2 ; 62,1 ; 65,1 et également sur le sexe masculin : 66,6 % ; 76,7 % ; 62,4 % et la survenue d’un choc post-AC : 57,1 % ; 59,1 % ; 68,3 % pour les classes d’IMC respectivement<25, 25–30,>30. L’analyse multivariée montrait qu’un IMC>30 était un facteur indépendamment associé à la mortalité : OR 2,17 (1,31–3,6), p<0,001. Les autres variables associées à la mortalité en réanimation étaient l’âge<62ans (OR 0,69 [0,5–0,96]), un AC dans un lieu public (OR 0,52, [0,37–0,74]), le début de la RCP par un témoin (OR 0,53 [0,38–0,75]), un rythme initial choquable (OR 0,33 [0,24–0,47]) et la survenue d’un choc post-AC (OR 2,34 [1,68–3,25]).
Discussion |
Notre étude suggère que l’obésité est un facteur indépendant de la mortalité en réanimation des patients après AC récupéré. Le recueil de la survie à un an est en cours et apportera des éléments importants sur l’effet à long terme de l’obésité dans cette pathologie. Nos résultats sont en accord avec l’impact de l’IMC sur le pronostic des AC intra-hospitaliers aux USA (Circ Cardiovasc Qual Outcomes 2010;3:490–7) et sur le pronostic des AC amenés aux urgences par des paramédicaux en Autriche (Resuscitation 2011;82:869–73). Cet effet sur le pronostic pourrait être lié à la moindre efficacité des chocs électriques et/ou à la difficulté d’abord des voies aériennes chez les patients obèses comme en témoigne la tendance à une durée de RCP spécialisée plus longue mais également à la difficulté de la prise en charge post-ressuscitation avec une fréquence accrue d’un état de choc post-AC. L’impact de l’IMC sur la réalisation de la revascularisation coronaire et de l’hypothermie thérapeutique devrait être analysés dans de futures études.
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Vol 33 - N° S2
P. A390-A391 - septembre 2014 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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