Dyslipidémie et arrêt des statines : facteur de risque de pneumopathie après chirurgie cardiaque - 30/08/14
Resumen |
Introduction |
Les facteurs de risque d’acquisition de pneumopathie acquise sous ventilation mécanique (PAVM) sont nombreux, notamment durées de ventilation mécanique et de sevrage prolongé. Les PAVM sont elles-mêmes responsables d’un allongement de la durée du sevrage respiratoire. Des études animales et humaines récentes [1 , 2 ] montrent que la dyslipidémie est un facteur de risque de pneumopathie. Un traitement par statine pourrait être un facteur protecteur [3 ]. Aucune étude n’a cependant montré si la dyslipidémie et l’absence de traitement par statine peuvent être un facteur de risque de PAVM. Les patients opérés de chirurgie cardiaque sont souvent dyslipidémiques et traités par statines. Nous avons donc réalisé une étude rétrospective, afin de chercher si la dyslipidémie, avec l’arrêt des statines en post opératoire, est un facteur de risque de PAVM, comparé aux patients sans dyslipidémie ne recevant pas de statines.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique, réalisée au CHU de Lille, portant sur une cohorte de patients avec un sevrage ventilatoire difficile après chirurgie cardiaque (pontage, chirurgie valvulaire) de janvier 2007 à juillet 2013. Les données ont été collectées en pré-, per-, et postopératoire à partir des dossiers papiers et informatiques, et recueillies de façon anonyme. Les patients ont été séparés en 2 groupes (« dyslipidémie », et « pas de dyslipidémie ») comparés en analyse univariée. Les différences ont été considérées significatives pour une valeur de p<0,05.
Résultats |
Il y avait 38 patients dans le groupe « dyslipidémie » et 29 dans le groupe « pas de dyslipidémie ». Il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes pour l’âge, le sexe, les scores de gravité (IGSII, SOFA), la mortalité, les durées de séjour et de ventilation. L’IMC était plus élevé dans le groupe « dyslipidémie » (p=0,01). Il y avait plus de PAVM dans le groupe « dyslipidémie » que dans le groupe « pas de dyslipidémie » (p=0,03) (Tableau 1).
Discussion |
La majorité des patients dyslipidémiques ont développé une PAVM, ce qui était significativement différent du groupe « pas de dyslipidémie ». Cette observation est en accord avec des travaux récents : diminution de l’immunité naturelle pulmonaire de la souris atteinte de dyslipidémie, diminution de l’occurrence des pneumonies chez les patients traités par statines [1 , 2 ], à condition qu’elles n’aient pas été interrompues en cours d’hospitalisation [3 ]. Il y a peu de données chez les patients dyslipidémiques. Cette étude préliminaire montre que les PAVM après chirurgie cardiaque sont plus fréquentes en cas de dyslipidémie, sans traitement par statines. Cependant, du fait du caractère rétrospectif, monocentrique et du petit effectif de l’étude, ces résultats doivent être confirmés par un travail prospectif plus large.
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Vol 33 - N° S2
P. A271 - septembre 2014 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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