CC02 - 17/02/08
Observation : Nous rapportons l’observation d’un patient de 66 ans adressé pour une douleur chronique du membre inférieur droit. Il a bénéficié 30 ans auparavant d’une cure chirurgicale de hernie discale L4L5 droite, avec parésie séquellaire des releveurs du pied droit. Il est suivi depuis 2 ans pour un cancer prostatique traité par radiothérapie et hormonothérapie. C’est un an après qu’apparaissent progressivement des douleurs du membre inférieur droit et périnéales, avec incontinence urinaire et aggravation du déficit moteur. L’IRM couplée au dosage des PSA ne retrouve ni récidive tumorale ni compression médullaire mais un canal lombaire rétréci en L2L3. Le geste chirurgical de décompression pratiqué ne modifie pas le tableau clinique. Lorsque ce patient est examiné à la consultation d’évaluation et de traitement de la douleur, il présente des douleurs neuropathiques S2S3S4 bilatérales, une sciatalgie neuropathique S1 droite, une incontinence urinaire et un déficit complet des releveurs du pied droit. Le diagnostic de plexopathie lombosacrée post-radique avec douleurs neuropathiques d’apparition retardée est donc posé. L’introduction d’un antidépresseur tricyclique à faible dose mais surtout une neuro-stimulation transcutanée S1 droite assurent un bon contrôle des douleurs neuropathiques (80 %). La mise en place d’un dispositif de recueil des urines type Penilex® et la confection d’un releveur thermoformé permettent une augmentation progressive du périmètre de marche et un réinvestissement dans ses activités socio-familiales.
Conclusion : Cette observation illustre
- La difficulté de mise en évidence des douleurs neuropathiques en pratique quotidienne et donc leur retard de prise en charge (Clère F. Douleurs neuropathiques liées au cancer : mieux les connaître pour mieux soulager. Médecine Palliative, in press), surtout en cas de pathologies lombaire et tumorale intriquées ;
- L’impact de la iatrogénicité en cancérologie (plexite radique invalidante et geste chirurgical lombaire probablement inutile) et l’accent qui doit être porté à sa prévention ;
- La nécessité d’une prise en charge globale de ce type de patient, en prenant en compte la fréquente confusion entre douleur et handicap, avec importance des moyens non médicamenteux (NSTC, releveur thermoformé, dispositif de recueil des urines).
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Vol 5 - N° 5-HS1
P. 7 - novembre 2004 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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