Analyse critique des régimes riches en protéines pour le traitement de l’obésité - 07/03/13
La composition optimale d’un régime hypocalorique est débattue. Les régimes riches en protéines et modérément hypoglucidiques et hypolipidiques suscitent un intérêt croissant. Proposés ad libitum, ils paraissent efficaces à court terme. Ces bons résultats sont attribués aux effets des protéines sur la satiété. Cependant, dans les études à long terme (1-2 ans), la proportion des macronutriments de l’alimentation est d’une importance mineure, la perte de poids n’étant que partiellement maintenue au-delà de 6 mois ou 1 an. En situation de restriction énergétique, l’apport protéique influence modestement la perte de poids et la stabilisation pondérale, car les protéines ont des effets favorables sur la satiété, mais également sur la thermogenèse et la composition corporelle (réduction de la masse grasse et préservation de la masse maigre). La prévention de la reprise de poids est cruciale. Le respect des prescriptions diététiques et d’autres consignes (pour augmenter l’activité physique par exemple) est considéré comme très important pour le succès du traitement de toute maladie chronique. Or, l’observance chute dans les premiers mois dans les essais thérapeutiques. Pour faire face à ce problème, le traitement diététique devrait être adapté à chaque patient, en fonction de ses préférences personnelles et de son contexte socio-culturel. Une petite augmentation de la teneur en protéines et une réduction modeste de l’index glycémique et de l’apport lipidique semblent favorables pour l’observance des patients et la stabilisation pondérale, en particulier dans le cas d’une perte de poids initiale importante. Afin de favoriser le maintien du poids en plateau, il est essentiel de prévenir la perte de masse maigre et la réduction du métabolisme par unité de masse maigre (adaptation). Il faut alors considérer l’apport de protéines en valeur absolue, et non la proportion de protéines dans le régime. Exprimée en grammes par jour, la teneur en protéines doit être normale. L’activité physique est le deuxième facteur clé pour le maintien du poids. Enfin, l’éducation thérapeutique du patient pourrait améliorer les résultats du traitement, y compris la qualité de vie, en raison de son impact possible sur l’observance et la relation soignant-soigné. La prise en charge de l’obésité implique une approche personnalisée, qui tienne compte des besoins des patients et de leurs attentes.
The importance of the composition of a diet for obesity management is debated. There is increasing interest in the efficacy of diets that have a high protein content with a moderate carbohydrate and fat content. Ad libitum consumption of a low-carbohydrate, high-protein diet, results in short-term weight loss. However, in long-term studies (1-2 years), the specific macronutrient content is of minor importance, the weight loss is generally not sustained beyond 6 months or 1 year. Greater weight loss with low-carbohydrate high-protein diets under conditions of ad libitum diet as compared with isoenergetic diets may be ascribed to the satiating effects of high protein content. When energy is reduced, protein influences modestly body weight loss and weight maintenance via its effects on satiety, thermogenesis and body composition (reduction of fat mass and preservation of lean mass). The prevention of weight regain is crucial. Adherence to dietary prescriptions and other behavioral prescriptions (e.g. instructions to increase physical activity) is considered to be very important for successful medical management of any chronic disease states. Substantially diminished adherence after the first few months is typical in weight-loss trials. So diets have to be tailored to individual patients on the basis of their personal and cultural preferences. A modest increase in protein content, a modest reduction in the glycemic index and in fat, have been shown to improve study completion and maintenance of weight loss, especially in patients who have a good initial weight loss. As far as weight maintenance is concerned, it is critical to prevent the decline in the size of lean mass and a lowering of the rate of metabolism per mass unit of tissues and organs (i.e. adaptation). Absolute protein intake seems to be more important than is the proportion of proteins in the diet. Expressed in grams/day the protein content should be normal. Sustained physical activity is a second key factor for weight maintenance. Finally, therapeutic patient education could improve health outcomes, including quality of life, due to its possible impact on patient adherence and the patient-physician relationship. Obesity management needs to develop individualized approach that is sensitive to patient’s needs and hopes.
Mots clés : Obésité , protéines alimentaires , perte de poids , maintien de la perte de poids , observance
Keywords:
Obesity
,
dietary protein
,
weight loss
,
weight maintenance
,
adherence
Esquema
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 7 - N° 2
P. 120-131 - mars 2013 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.