L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte un doublement des cas d’obésité à l’échelle planétaire entre 1980 et 2011. Les causes de cette évolution sont multiples et restent incomplètement comprises. L’évolution de nos modes de vie, et plus particulièrement de nos habitudes alimentaires, avec la surconsommation d’aliments gras et sucrés, couplée à une diminution drastique de la dépense énergétique joue indéniablement un rôle majeur. Les nutriments apportés en excès par l’alimentation « occidentale » sont, soit stockés sous forme de graisse dans le tissu adipeux, soit oxydés par les mitochondries, essentiellement dans le muscle. Cette augmentation de l’oxydation mitochondriale conduit à une production excessive de radicaux libres qui, face à des défenses antioxydantes le plus souvent déficientes, vont générer un stress oxydant. Ce dernier pourrait constituer le trait d’union entre excès alimentaires d’une part, et insulinorésistance, syndrome métabolique et diabète de type 2 d’autre part. Si tel est le cas, les antioxydants pourraient, quant à eux, jouer un rôle protecteur vis-à-vis des dommages oxydatifs et de l’insulinorésistance induits par le régime occidental. Cependant, si de nombreuses études in vitro ou chez l’animal sont bien en faveur du rôle bénéfique des antioxydants sur le métabolisme glucidique, les études cliniques chez l’homme donnent des résultats beaucoup plus contrastés.

Dans cette revue, après avoir fait le point sur les relations entre alimentation, stress oxydant et insulinorésistance, nous apporterons un éclairage sur les bénéfices qui peuvent être attendus d’une supplémentation en antioxydants dans le cadre de la prévention des altérations du métabolisme glucidique.

The World Health Organization (WHO) reports a global doubling in obesity cases between 1980 and 2011. The reasons for this are numerous but remain incompletely understood. The evolution of our lifestyles, especially our eating habits with the overconsumption of fatty and sugary foods, coupled with a drastic decrease in energy expenditure undoubtedly plays a major role. The excess nutrients supplied by the so-called « Western diet » are either stored as fat in the adipose tissue or oxidized by mitochondria, mainly in the muscle. This increase in mitochondrial oxidation leads to excessive production of free radicals which when faced against deficient antioxidant defenses will generate oxidative stress, the latter being the key link between overeating on one hand and insulin resistance, metabolic syndrome and type 2 diabetes on the other hand. If this is the case, antioxidants may in turn play a protective role against oxidative damage and insulin resistance induced by the Western diet. However, while many studies be them in vitro or in animals are in favor of the beneficial role of antioxidants on carbohydrate metabolism, clinical studies in humans give much more mixed results.

In this review, after supplying an update on the relationship between diet, oxidative stress and insulin resistance, we will shed light on the benefits to be expected of antioxidant supplementation in the prevention of glucose metabolism alteration.