Le temps « d’incubation » des complications est long, de l’ordre d’une dizaine d’années au minimum si le déséquilibre glycémique a été important. En effet à la fois ancienneté et sévérité du déséquilibre comptent : l’intoxication glycémique s’accumule, comme l’intoxication tabagique et on pourrait parler de « paquetsannées », version diabète. Les mécanismes de cette dette métabolique sont mal connus, probablement multiples et impliquant des modifications épigénétiques lentement réversibles. L’inertie clinique laisse le fardeau des complications vasculaires se constituer, mais la corriger ne doit pas encourager la précipitation clinique, dont on a vu des exemples délétères dans les grands essais d’intervention.

The incubation time for diabetes complications is long – in the order of at least a decade if the glycaemic imbalance remains persistently high. Both the duration and severity of the imbalance are important : glycaemic intoxication is accumulative, rather like smoking intoxication, making it possible to speak of ‘pack-years’, but in relation to diabetes. The mechanisms of the metabolic debt are as yet poorly understood, but they are probably multiple and involve slow reversible epigenetic modifications. Clinical inaction allows the burden of vascular complications to set in, but correcting such inertia should not prompt a rush towards clinical interventions, given their possible harmful effects as observed in large interventional trials.