Le football est un sport qui entraîne une forte ostéogénèse chez l'adolescent pubère et chez l'adulte, particulièrement sur les os porteurs. Malgré le fait que la pratique du football commence avant la puberté, nous connaissons peu de choses sur ses effets chez l'enfant. Le but de cette étude a été de rechercher si la pratique du football était capable d'augmenter le contenu minéral osseux (CMO) des os porteurs en agissant sur le remodelage osseux. Cela a été étudié chez des garçons impubères, en fonction de leur niveau d'entraînement et en comparaison avec des sujets témoins.

Lors de l'évaluation initiale, nous avons étudié 39 garçons impubères jouant au football (âge 11,7±0,8 ans) qui ont été divisés en deux groupes, selon leur durée d'entraînement hebdomadaire (deux et quatreheures) ; 13 garçons ont constitué le groupe témoin (âge 10,7±0,6 ans). Le CMO a été mesuré par absorptiométrie biphotonique et les marqueurs de la résorption osseuse (CTX) ont été mesurés par la technique Elisa. Ensuite, les mesures ont été effectuées deux autres fois au cours d'une période de dix mois. Seuls les 27 garçons n'ayant pas débuté leur puberté au cours du suivi ont été retenus pour l'analyse longitudinale.

Lors de l'évaluation initiale, il n'y avait pas de différence du CMO des os porteurs entre les footballeurs et les témoins. Néanmoins, lors de l'analyse longitudinale, les footballeurs ont eu un gain de CMO significativement supérieur à la hanche totale (+10,7 % ; p<0,05), au rachis lombaire (+10,5 % ; p<0,05) et aux membres inférieurs, cette augmentation ayant été plus importante dans le groupe de ceux qui avaient la durée d'entraînement la plus longue (quatreheures/semaine) et cela tout particulièrement après un période estivale de repos. Pendant ce temps, la résorption osseuse a diminué chez les footballeurs, de même que le CMO au crâne (-4,6 %, p<0,001).

Le CMO n'est pas significativement augmenté chez les garçons impubères jouant au football par rapport aux témoins. Néanmoins, le gain osseux annuel du CMO est plus élevé chez les footballeurs que chez les témoins et cela spécialement après une période de repos sportif.