Épistémologie, sociologie, santé publique : tentative de clarification - 26/12/07
Résumé |
L'objectif de cet article est de clarifier un débat marqué par une vive et confuse polémique, et non de défendre une thèse, ce qui implique aussi de clarifier l'apport de la sociologie et le type d'expertise qu'elle pratique. À une confusion, il est seulement possible d'apporter une clarification. Dans une première partie, sociologique, est abordé le triple contexte du raidissement idéologique, puis, dans une deuxième, épistémologique, sont soulevés deux problèmes sous-jacents à la polémique, mais non perçus, celui de l'intrication des faits et des valeurs, celui de la distinction des ensembles et des touts. Elle prend pour appui concret la comparaison entre le rapport de la Haute Autorité de santé (HAS) sur la psychopathie, construit dans une perspective totale, et celui de l'Inserm, construit dans une perspective ensembliste. La conséquence de ces deux choix épistémologiques est que le rapport de la HAS permet de prendre des décisions, parce qu'il pense en termes de totalité (le trouble des conduites est la partie propre d'un tout), alors que ce n'est pas le cas pour le rapport Inserm, parce qu'il pense en termes d'ensemble, et se contente de fournir une liste de mesures. Or, ce que l'on demande à un rapport en santé publique, c'est d'éclairer les choix permettant de prendre des décisions.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Abstract |
The only proper solution to confusion is clarification. Rather than take sides in a heated and confusing polemic, this article aims first to clarify the issues involved, and second, to show how sociology can contribute to public health expertise. In the first part, I analyze the triple context of the ideological rigidification of the field of mental health. In the second, epistemological part, I shed light on two underlying and unseen problems: the interconnection of facts and values, and the distinction between wholes and ensembles. The comparison of two reports, one by the "Haute Autorité de santé" (HAS) and the other by Inserm, illustrates these two problems. The HAS report was written from the perspective of wholeness, whereas the one by Inserm is based on the notion of “ensemblism”. The consequence is that the HAS report can be used as a basis for establishing policies, whereas the Inserm report can not, because it provides only a list of decontextualized measures. A public health report should clarify possible choices to allow for informed decision-making.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Mots clés : Épistémologie, Sociologie, Santé publique, Santé mentale, Tout versus ensemble, Trouble des conduites
Keywords : Epistemology, Sociology, Public health, Mental health, Wholes versus ensembles, Behavior disorder
Esquema
Vol 55 - N° 8
P. 450-455 - décembre 2007 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.