Cette communication abordera la question de la prise en charge psychologique en milieu carcéral. L’auteur témoignera, à travers son expérience clinique au sein d’un centre de soin d’accompagnement et prévention en addictologie (CSAPA^{1Centre Imagine, groupement hospitalier d’Eaubonne-Montmorency Simone-Veil, 6, allée des Bouleaux, 95230 Soisy-sous-Montmorency, France.} ), mais également de son expérience antérieure en service médico-psychologique régional, et actuelle, d’expert commissionné, des particularités relatives aux soins psychiques et aux pratiques psychologiques en prison. Après une présentation succincte des différents intervenants dans ces établissements pénitentiaires et un état des lieux rapide de la situation concernant la psychiatrie carcérale, l’auteur a choisi d’utiliser le prisme de la temporalité afin d’évoquer certaines particularités intéressantes à relever sur la pratique d’un psychologue en maison d’arrêt. Quels sont donc les écarts constatés dans le concret des prises en charges entre l’« or pur » de la psychothérapie chère à Freud et les « alliages » parfois réalisés par ces intervenants ? Et pour reprendre le bon mot de Daniel Zagury sur la nécessaire distinction entre « les “pervers de divan” et les “pervers de prison”, car il ne s’agit pas des mêmes, ou si rarement » (Zagury, 2001 [8Centre Imagine, groupement hospitalier d’Eaubonne-Montmorency Simone-Veil, 6, allée des Bouleaux, 95230 Soisy-sous-Montmorency, France.

Haga clic aquí para ir a la sección de Referencias]), y aurait-il une distinction à effectuer entre « psys » de divan et « psys » de prison ? La notion de la temporalité permettra d’apporter une réponse à cette interrogation, tant elle est centrale dans le déroulement des soins et/ou évaluations se déroulant dans ces établissements privant de liberté. L’auteur montrera donc, à travers des exemples concrets, portant sur l’environnement immédiat et la manière dont les conditions matérielles peuvent impacter la prise en charge ou à travers une réflexion plus générale sur la temporalité psychique durant les différents temps présents au cours d’une incarcération chez le détenu, combien ces notions sont à prendre en compte pour qui veut comprendre la question du soin psychique en détention. Il questionnera également la notion ambivalente de « l’obligation de soins » qui lie aujourd’hui de plus en plus le psychiatrique et le pénal, le soin et la peine.

The following communication deals with the psychiatric cares in detention centers. The author intended to highlight some peculiarities of the psychological practice in prisons through his practical experience acquired within the field of Substance Abuse Counseling and from an earlier experience with the psychological and medical Department in jail, to his current practice as an expert psychologist. After a brief presentation of how those intervening with inmates are organized, and what is the state of psychiatric cares in prison, the author chose to use the notion of temporality in order to specify important points about the practice of a psychologist in Detention Centers. What are those gaps concretely noticed between the “pure gold” of the psychotherapy so dear to Freud and “alloys” made by therapists? The notion of temporality could bring an answer to this question, as it appears to be a central one during these cares and assessments that take place in those locations dedicated to the privation of liberty. Through concrete examples such as the immediate environment or the way the prisoner psyche elaborates during his incarceration, the author aims to describe how those external conditions could impact the psychological treatment itself. He will also question the ambiguous idea of “compulsory cares” that binds nowadays the care and the punishment.