Définir la vieillesse implique de considérer les trois dimensions constitutives de l’humanité : tout d’abord la dimension physiologique qui s’appréhende à travers le processus continu de la sénescence, la dimension sociale et culturelle et la dimension existentielle. La vieillesse peut donc être comprise comme le résultat d’interactions entre une expérience personnelle du vieillir et une mise en forme sociale. La manière dont une société perçoit cette dernière étape de la vie est fortement liée aux représentations historiquement, socialement et culturellement datées. Ces représentations sont variables selon les sociétés et selon les époques : cependant un invariant demeure, à savoir leur caractère ambivalent. Mais vieillir relève aussi de l’expérience essentielle qui confronte ceux qui la traversent à un ensemble d’émotions négatives et positives. Il importe alors de s’intéresser à la manière dont les personnes qualifient ce temps de l’existence pour saisir au fond la part intime du vieillir. Et c’est au croisement de ces deux sphères – l’intime et le social – que s’élabore le statut des personnes âgées dans une société. Ce statut peut être appréhendé tout à la fois sur un registre symbolique, en tant que honneurs et crédit accordés à un groupe de population mais aussi en tant que support des échanges sociaux qui se développent autour et avec les aînés. Et c’est bien à travers la dynamique de ces échanges que se construit la « place sociale » des plus âgés d’entre nous.

To define old age we need to consider the three constitutive dimensions of humanity: the physiological one that we perceive through the ongoing process of senescence, but also the sociocultural and existential dimensions. Old age can be understood as an interaction between one’s inner personal experience of aging and the surrounding social beliefs and perception. Indeed, the way a society perceives this last stage of life and develops representations historically, socially, contextually dated appears to be strongly linked to representations of decline and death. It is through the shared collective imagination, myths, stories, but also by the dominant values and ideologies that these images of old age are built with, in the background, the question of life and death. These images are different in every society and may vary over time; however, the ambivalence towards old age remains an invariant of these representations. But age is also an experience that brings a set of activities and emotions. Some positive, such as family role, but also negative with a set of loss, mourning, needs of existence redevelopment, which are often difficult and painful. The elderly status in a society is developed at the intersection of these two approaches. It is therefore important to focus on how people describe this time of life to capture the intimate part of aging. This status can be seen both on a symbolic level, such as wisdom, but also as a mean of social exchanges that are developed around and with our elders. And it is through the dynamics of these exchanges that the “social position” of old people is built.