La migraine est une maladie très fréquente concernant 17 % de la population française adulte et 5 à 10 % des enfants et des adolescents. Les propositions thérapeutiques, médicamenteuses ou non médicamenteuses, sont très nombreuses tant pour le traitement des crises que pour le traitement préventif, dit traitement de fond. Il n'existait jusqu'à maintenant aucune règle précise, aucun consensus professionnel pour la prise en charge thérapeutique des migraineux, tant et si bien que chaque praticien agissait à sa guise, en fonction de ses habitudes et de sa propre expérience. Ceci a contribué à créer autour de cette affection un sentiment d'impuissance et de fatalisme encore présent de nos jours, malgré les progrès thérapeutiques réalisés. Les enquêtes réalisées en France montrent que 30 % des migraineux n'ont jamais consulté pour leur migraine, que 50 % ont cessé de le faire, que la moitié des migraineux s'automédiquent. Les raisons invoquées sont : « je suis capable de me débrouiller tout seul » ou « la migraine ce n'est pas vraiment une maladie, la migraine ça ne se soigne pas ». Devant cette insuffisance de prise en charge la Société française d'études des migraines et céphalées (SFEMC) a demandé à l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation de la santé (ANAES) d'élaborer des Recommandations pour la pratique clinique (RPC) concernant la migraine de l'adulte et de l'enfant. Ces recommandations ont été publiées en 2003. Le texte de ces recommandations apparaît en italique dans cet article. Une prise en charge adaptée du migraineux repose d'abord et avant tout sur une évaluation du handicap social, professionnel et familial généré par ses crises. Nous envisageons donc ce point avant d'aborder les recommandations thérapeutiques proprement dites.