La prématurité, surtout aux âges gestationnels les plus faibles, continue de soulever un intense débat éthique. Les approches statistiques, fondées sur les résultats sans cesse évolutifs des études épidémiologiques de suivi à long terme des enfants prématurés, ne permettent pas elles seules de justifier l'adoption d'une limite, mais éclairent un choix qui doit rester individualisé. L'âge gestationnel ne peut plus être considéré comme un critère pronostique suffisant à lui seul. Un ensemble de critères décisionnels, particulièrement importants à prendre en compte en période prénatale, du fait de la difficulté majeure de prises de décision qui peuvent déboucher sur une prématurité médicalement induite, permet de rapprocher au mieux l'intérêt de l'enfant, le projet des parents, les convictions des professionnels. La décision finale, quels que soient les chiffres, reste d'ordre éthique et engage la responsabilité médicale individuelle dans un processus qui, bien que marqué par certains aspects spécifiques de la période périnatale, ne se distingue pas fondamentalement des autres situations médicales, à d'autres âges de la vie.