L’épilepsie fait souvent suite à une agression initiale (traumatisme crânien etc.). L’apparition des crises spontanées et récurrentes pouvant prendre des décennies, il est important de comprendre les processus déclenchés par l’agression initiale, processus qui conduisent à la construction d’un cerveau épileptique. La compréhension de ces mécanismes ouvrirait la voie à un traitement préventif.

Pour qu’un traitement préventif soit applicable, il faut avoir des marqueurs prédictifs de l’apparition de l’épilepsie, puisque l’agression initiale ne donne pas une épilepsie dans 100 % des cas. La présence de pointes interictales et de déficits cognitifs précoces pourraient constituer des marqueurs précoces de l’épileptogenèse (l’ensemble des processus conduisant à la construction d’un cerveau épileptique).

Les modèles animaux permettent d’aborder la question des mécanismes de l’épileptogenèse. L’ouverture de la barrière hémato-encéphalique, la réaction neuro-inflammatoire, ainsi que l’activation de certains gènes constituent des éléments clés de l’épileptogenèse.

Les stratégies thérapeutiques ciblant ces candidats ont des effets positifs sur l’épileptogenèse, la retardant sans la bloquer. Des directions futures de la recherche, ici discutées, pourraient déboucher sur une prise en charge précoce des patients à risque.

Epilepsy is often due to an initial aggression (brain trauma etc.). Decades can pass before the appearance of spontaneous recurrent seizures. It is therefore important to understand the mechanisms responsible for the construction of an epileptic brain. Understanding these mechanisms would open the way to preventive treatments.The probability of appearance of epilepsy after an initial insult is rather low.

A preventive treatment can only be applied if predictive markers exist. The occurrence of interictal spikes and the presence of cognitive deficits could constitute early markers of epileptogenesis (the process leading to epilepsy).

Epileptogenesis can be studied in animal models of epilepsy. In these models, the opening of the brain blood barrier, the neuro-inflammatory response, and the activation of some genes play a pivotal role in epileptogenesis.

Therapeutical interventions targeting these candidates have beneficial effects, delaying epileptogenesis, but not preventing them. Future research directions for the early treatment of at-risk patients will be discussed.