Les carcinomes hépatocellulaires deviennent un problème de santé publique. Les traitements intra-artériels proposés aux stades dits intermédiaires mais qui représentent plus d’un tiers des patients, dominés par les chimioembolisations, sont d’efficacité limitée et progressent peu. La radioembolisation utilisant le Lipiodol marqué à l’iode-131 (¹³¹I) ou au rhénium-188 (¹⁸⁸Re) et les microsphères (en verre ou en résine) marquées à l’yttrium-90 (⁹⁰Y) est prometteuse mais sous-utilisée. Trois études randomisées ont prouvé le rôle du Lipiodol-¹³¹I en cas de thrombose porte, après la chirurgie et en comparaison avec la chimioembolisation. Les microsphères de développement plus récent permettent une irradiation importante des tumeurs sans irradiation notable du foie avoisinant avec une excellente efficacité (des réponses histologiques complètes sur pièces opératoires) et peu de toxicité. Néanmoins, des études randomisées sont indispensables avant de faire rentrer ces techniques dans l’arsenal thérapeutique. Leur avenir repose sur des associations « chimioradiothérapiques » et avec les thérapies ciblées, notamment des agents antiangiogéniques.

Hepatocellular carcinoma is now a major public health concern. In intermediate stages (one third of hepatocellular carcinoma patients), chemoembolization is the standard of care despite a poor tolerance and a moderate efficacy. Moreover, despite recent improvements, this technique seems in a dead end. Radioembolization could be an excellent tool for such patients. Currently ¹³¹I-Lipiodol, ¹⁸⁸Re-Lipiodol, ⁹⁰Y-glass or resin microspheres are available. More recent and promising data come from microspheres, but phase II and III studies are needed before drawing any conclusion. In the future, the combination of radioembolization with systemic chemotherapy or targeted agents (particularly antiangiogenic drugs) seems very promising.