La chimiothérapie est arrivée tardivement dans les stratégies de traitement des tumeurs cérébrales. Que le manque de familiarité des neurologues et neurochirurgiens pour ces traitements biologiquement agressifs ou celui des cancérologues pour les spécificités du système nerveux en soient responsables importe peu. Il a fallu attendre la fin des années 1970 pour que l'indication de chimiothérapie complémentaire fasse l'objet de discussion systématique devant toute tumeur cérébrale maligne. Actuellement, la situation est tout autre et les difficultés viennent pour l'essentiel de la médiocrité des résultats objectifs même si les études conduites durant ces dernières décennies ont permis d'identifier un certain nombre de problèmes posés.

Ce chapitre a pour objectifs de fournir au clinicien neurologue ou neurochirurgien les principes qui régissent la construction et la gestion des protocoles de chimiothérapie. La biologie des cellules tumorales fournit les cibles moléculaires, les lois de la cinétique tumorale font ébaucher des chronologies d'administration des drogues, les mécanismes de résistance suggèrent des stratégies de détournement de ces processus de défense cellulaire, les spécificités pharmacocinétiques de l'organe lésé imposent des contraintes de prescription. Tout protocole doit tenir compte de l'ensemble de ces données et des résultats des études antérieures qui, de façon rétroactive, servent de base aux approches thérapeutiques contemporaines.

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