Le terme « infections ostéoarticulaires » (de l'enfant) regroupe plusieurs pathologies telles que les ostéomyélites aiguë, subaiguë et chronique, l'ostéite, l'arthrite septique, l'ostéoarthrite et la spondylodiscite. Rares, elles constituent néanmoins une urgence diagnostique et thérapeutique. Dans la majorité des cas, elles atteignent l'enfant âgé de moins de 5 ans et plus particulièrement le garçon. La symptomatologie clinique associée aux marqueurs biologiques de l'inflammation a valeur d'orientation diagnostique. La réalisation du dosage de la procalcitonine de manière plus facile et systématique permet d'argumenter l'origine infectieuse de l'atteinte ostéoarticulaire. L'écologie bactérienne est dépendante aussi bien de la présentation clinique, de l'âge, que du terrain de l'enfant. Elle est dominée par le staphylocoque doré dans tous les cas mais aussi par Kingella kingae, dont la meilleure identification en fait actuellement le germe le plus fréquent des infections ostéoarticulaires du nourrisson. L'imagerie est un outil indispensable, réalisée à visée diagnostique mais aussi pronostique et de surveillance. Les radiographies associées à l'échographie ostéoarticulaire sont systématiques tandis que la scintigraphie osseuse, voire le scanner ont des indications plus restreintes. L'imagerie par résonance magnétique, quant à elle, permet une analyse plus précise de l'atteinte ostéoarticulaire, mais aussi de l'extension du processus infectieux et des complications qui en découlent. Le traitement précoce basé essentiellement sur l'antibiothérapie a pour but principal d'éviter les séquelles parfois lourdes, sources de handicap. Un traitement chirurgical peut compléter le traitement médical initial en cas d'évolution défavorable, d'abcédation ou en vue d'une ablation de séquestre osseux.