Incidence et prise en charge de l’anémie en transplantation rénale : une étude observationnelle française - 14/01/09
Résumé |
Les conséquences de l’anémie chez le patient transplanté rénal n’ont pas été bien évaluées. Cela explique certainement la prévalence élevée de l’anémie chez ces patients. L’étude MATRIX, Management of Anemia in French Kidney Transplant Patients, est une étude observationnelle réalisée en France dans dix centres de transplantation ayant pour but d’évaluer la prévalence, les facteurs prédictifs et la prise en charge de l’anémie en transplantation rénale. Sur une période de deux semaines, 418 patients transplantés rénaux (248 hommes, âge moyen : 50,8±12,7 ans) ont été inclus dans cette étude observationnelle multicentrique. Tous étaient transplantés depuis plus de six mois. Chez ces patients, la créatinine plasmatique moyenne était de 152±67μmol/l et l’hémoglobine de 124±1,8g/l, significativement plus élevée chez les hommes. Quel que soit le délai suivant la greffe, 23 % des patients (n=95) étaient sévèrement anémiques (Hb<110g/l) et seulement 17 % d’entre eux recevaient un traitement antianémique, 10 % par du fer oral, 7 % par un agent stimulant l’érythropoïèse (ASE) et 4 % de l’acide folique. Nous avons observé une corrélation négative, statistiquement significative, entre le DFG estimé et le taux d’hémoglobine (R=−0,347 ; p<0,02). Quatre-vingt-seize pour cent des 193 patients greffés depuis plus de six mois et ayant une créatinine plasmatique supérieure à 150μmol/l présentaient au moins une comorbidité, principalement une HTA et une dyslipidémie. Soixante-quatorze pour cent d’entre eux recevaient du mycophénolate mophétil, 16 % de l’azathioprine et 62 % un agent antihypertenseur inhibant les effets de l’angiotensine 2, IEC ou sartans. Nous n’avons pas retrouvé de corrélation entre la prise de MMF ou d’azathioprine ou celle d’IEC ou de sartans et le risque de présenter une anémie. Depuis la greffe, 112 de ces patients (58 %) ont été traités pour leur anémie, assez peu par un ASE. La posologie moyenne d’ASE utilisée chez ces patients était de 8500UI±2800 par semaine. L’anémie représente un problème fréquent et peu pris en charge chez le patient transplanté rénal. Le principal facteur associé à l’anémie chez ces patients reste le niveau de fonction rénale, comme chez le patient en IRC. Plusieurs études prospectives sont en cours ayant pour but d’évaluer les conséquences de l’anémie post-transplantation et les bénéfices de son traitement sur la qualité de vie, la morbidité cardiovasculaire et la dysfonction chronique du greffon.
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The management of anemia after kidney transplantation remains poorly explored. The Management of Anemia in French Kidney Transplant Patients (MATRIX) study is an observational study conducted in 10 academic hospitals among kidney-transplant patients designed to evaluate the prevalence, associated factors and management of post-transplant anemia. Over two consecutive weeks, 418 recipients (males: 248; age: 50.8±12.7 years) were included, all were transplanted for more than six months. Mean serum creatinine (Scr) was 152±67μmol/l and mean hemoglobin (Hb) was 12.4±1.8g/dl (males: 12.8±1.9g/dl; females 11.9±1.6g/dl). Irrespective of the delay following transplantation, 23% of patients (n=95) were severely anemic (Hb≤11g/dl). Eighteen percent of the patients received an antianemic treatment (10% oral iron, 7% erythropoiesis stimulating agents (ESA), 4% folic acid) and only 35% of the severely anemic patients were actually treated (n=33). A significantly-negative correlation was observed between eGFR and Hb levels (R=−0.347, p<0.02). Ninety-six percent of the 193 patients transplanted for more than six months and a Scr greater than 150μmol/l (n=185) suffered at least one comorbidity (89% hypertension, 32% hypercholesterolemia, 13% diabetes); this group represent the second cohort. Seventy-four percent of them were treated with mycophenolate mofetil, 16% with azathioprine, and 62% with an ACEI or angiotensin II receptor antagonists. Since the transplantation, 127 patients (66%) have been anemic (Hb≤11g/dl) and 58% (n=112) were treated (iron and/or ESA, respectively 81 and 55%). Among the patients not treated for anemia, 74% had an Hb level below 12g/dl. ESA-treated patients received a mean dose of 8500UI±2800 per week. Anemia is under-diagnosed and under-treated in renal-transplant recipients, despite its high prevalence. As expected, a correlation between renal function and Hb levels was observed, as in CKD patients. Prospective studies are underway to assess the consequences of postkidney transplant anemia on quality of life, cardiovascular morbidity and chronic allograft nephropathy and to define the benefit of the treatment.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Mots clés : Anémie, Transplantation rénale, Débit de filtration glomérulaire, Néphropathie chronique d’allogreffe, Traitement immunosuppresseur, Agents stimulant l’érythropoïèse
Keywords : Anemia, Kidney-transplant recipient, Glomerular-filtration rate, Immunosuppressive treatment, Erythropoiesis-stimulating agent
Esquema
Vol 4 - N° 7
P. 575-583 - décembre 2008 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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