Vingt ans de prise en charge des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde développant un cancer au cours de leur maladie : une expérience monocentrique - 26/11/24
Resumen |
Introduction |
La prise en charge thérapeutique des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) qui développent un cancer demeure un défi complexe en pratique rhumatologique quotidienne, nécessitant une approche individualisée et réfléchie. L’objectif de cette étude est d’examiner les changements dans les schémas d’utilisation et le délai d’initiation des biothérapies (bDMARDs) après un diagnostic de cancer.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude de cohorte rétrospective et observationnelle à l’Hôpital Cochin à Paris, impliquant plus de 500 patients atteints de PR. Le temps de suivi a été calculé à partir de la date de diagnostic de cancer (date index) jusqu’à la date de la dernière visite de suivi (septembre 2024). Des statistiques descriptives ont été utilisées pour résumer les caractéristiques des patients, l’utilisation des bDMARDs et le temps écoulé entre le diagnostic de cancer et l’initiation du traitement par bDMARD.
Résultats |
Parmi 44 patients atteints de PR ayant développé un cancer, 32 (73 %) étaient des femmes, avec un âge moyen de 61±18 ans au moment du diagnostic de cancer. La durée moyenne de la maladie avant le diagnostic de cancer était de 13±10 ans. Le temps de suivi total était de 405 années-patients après la visite index. Les caractéristiques démographiques et cliniques à la visite index sont résumées dans le Tableau 1. La plupart des patients ont connu une interruption transitoire de leur traitement par bDMARD pendant leur traitement oncologique (chirurgie, chimiothérapie). Par la suite, 31 patients ont initié un traitement par bDMARD, dont 16 avaient un historique de prescription de bDMARD avant le diagnostic de cancer et 15 n’en avaient pas. Le Tableau 1 compare les caractéristiques de la PR, du cancer et des traitements entre ces 31 patients et les 13 patients non traités par bDMARD après le diagnostic de cancer. Quarante-deux pour cent des patients ont repris un traitement par bDMARD au cours de la première année suivant le diagnostic de cancer. Les facteurs associés à la prescription de bDMARD après cancer étaient l’activité de la PR (DAS 28 4,3±1,6 à l’initiation du bDMARD post-cancer contre 2,8±1,4 chez les patients ne recevant pas de bDMARD, p=0,002), l’incidence des poussées de PR (93 %, 14/15 poussées de PR à l’initiation du nouveau traitement par bDMARD) et les caractéristiques liées au cancer, telles que le stade et l’année du diagnostic. La dose de corticoïdes n’a pas influencé la prescription de bDMARD après cancer dans notre cohorte. Le rituximab a été le bDMARD le plus prescrit après cancer (62 %), suivi des anti-TNFα (26 %), des inhibiteurs de l’IL-6R (6 %) et de l’abatacept (6 %). Seuls 2 patients ont présenté une récidive de cancer au cours de la période de surveillance de neuf ans : l’un avec un mélanome localisé et l’autre avec un cancer de la prostate métastatique sous tocilizumab, sans interruption du traitement par bDMARD par la suite.
Conclusion |
L’interruption des traitements de la PR après un diagnostic de cancer a été liée à une augmentation de l’activité de la maladie et des poussées. L’initiation d’un traitement par bDMARD, notamment le rituximab, était principalement guidée par l’activité de la maladie, reflétant une évolution des pratiques cliniques par rapport à la limite des 5 ans initialement préconisée par les sociétés savantes, avec presque la moitié (42 %) des patients reprenant un traitement par bDMARD dès la première année suivant le diagnostic de cancer.
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Vol 91 - N° S1
P. A92-A93 - décembre 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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