Causes et chronologie des décès après hospitalisation pour une fracture ostéoporotique - 26/11/24
Resumen |
Introduction |
La complication ultime de l’ostéoporose n’est pas la fracture, mais le décès post-fracture, bien décrit après fracture de l’ESF et réduit par le traitement de fond, en particulier l’acide zolédronique IV. L’objectif de ce travail était de décrire la mortalité, mais aussi la chronologie et les causes des décès, après hospitalisation pour fracture ostéoporotique, afin de proposer des mesures préventives.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude de cohorte prospective, réalisée sur 298 patients (81 hommes et 217 femmes), âgés en moyenne de 76 ans (50–90 ans), hospitalisés dans un CHU (Services de rhumatologie et de chirurgie orthopédique) pour une fracture ostéoporotique datant de moins de 7jours. Nous avons analysé les comorbidités des patients, les traitements, le risque de décès à 12 et 36 mois, les complications cliniques des fractures et le parcours de soin du patient. L’analyse des facteurs de risque de décès a été réalisée selon un modèle de Cox temps dépendant, en utilisant toutes les variables disponibles, en particulier l’âge, le sexe, l’IMC, la localisation de la fracture, le service d’hospitalisation, la prise de toxiques, les comorbidités, le risque de chute et les traitements.
Résultats |
Les fractures concernent majoritairement l’ESF (n=118), le rachis (n=50), le poignet (n=45), l’humérus (n=33), le tibia (n=44). La mortalité est chiffrée à 10,4 % à 12 mois et à 17,8 % à 3 ans. Elle est multipliée par trois par rapport à celle attendue dans la population générale. Dans la tranche d’âge 70–79 ans, la mortalité est 5 fois supérieure à celle attendue. Au cours de la première année, respectivement, 20 %, 60 % et 85 % des décès surviennent dans le premier mois, les 3 mois et les 9 mois suivant la fracture. La fracture et ses complications directes n’expliquent que 3 % des décès. Le risque de décès est de 8,8 % chez les femmes et 14,8 % chez les hommes. Le risque de décès n’est pas lié à l’âge ni au site de la fracture mais est étroitement corrélé à la maigreur (RR 1,1 pour −1kg/m2, p=0,006), au nombre de comorbidités (RR 1,49, p=0,01) et au nombre de traitements (RR 1,21, p=0,001). Parmi les traitements, les antidépresseurs sont associés de façon très significative avec un doublement du risque de décès à 12 mois. Le risque de décès est hautement variable : inférieur à 5 % chez les patients sans comorbidités ou sans traitements et supérieur à 14 % chez les patients avec au moins deux comorbidités ou au moins 4 médicaments. Dans une perspective clinique, nous avons calculé un score de décès, intégrant ces variables, permettant de séparer 4 groupes de patients : très faible risque (n=74, risque de décès nul à 12 mois, 2,7 % à 3 ans), faible risque (n=72, risque de décès 6,9 % à 12 mois, 9,7 % à 3 ans), risque élevé (n=102, risque de décès 15,7 % à 12 mois, 26,4 % à 3 ans), risque majeur (n=50, risque de décès 20 % à 12 mois, 34 % à 3 ans). Chez les patients des groupes 3 et 4, le risque de décès est très supérieur à celui observé chez des patients du même âge, hospitalisés pour un infarctus du myocarde.
Conclusion |
Après hospitalisation pour fracture ostéoporotique, le risque de décès n’est pas lié à l’âge et au site de fracture mais à l’IMC, au nombre de comorbidités et au nombre de traitements. En tenant compte de ces trois facteurs de risque, il est possible d’identifier les patients à haut ou très haut risque de décès et il serait souhaitable de leur proposer, de façon prioritaire, une prise en charge médicale intensive, dans des unités de soins dédiées, associant le traitement des comorbidités et le traitement de fond de l’ostéoporose.
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Vol 91 - N° S1
P. A77 - décembre 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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