Devenir des patients après ostéochimionécrose de la mâchoire secondaire à un inhibiteur de la résorption osseuse dans l’ostéoporose - 26/11/24
Resumen |
Introduction |
L’ostéochimionécrose de la mâchoire (OCNM) est un effet indésirable des inhibiteurs de la résorption osseuse (IRO) comme les bisphosphonates (BP) ou le dénosumab (Dmab). Très médiatisé, cela reste rare dans l’ostéoporose (OP) avec peu de données sur le devenir de l’OP après une OCNM. L’objectif principal est de déterminer la fréquence des fractures ostéoporotiques après OCNM dans l’OP. Les objectifs secondaires sont d’identifier les facteurs de risque (FDR) liés à la survenue de l’OCNM et sa sévérité.
Patients et méthodes |
Dans cette étude rétrospective, observationnelle, monocentrique, les patients avec une OCNM entre le 01/01/2012 et le 01/08/2022 ont été identifiés par le service informatique au sein du Service de chirurgie maxillo-faciale du CHU de Toulouse. Les patients inclus devaient avoir une OCNM liée à un IRO contre l’OP. Les données ont été recueillies via notre logiciel patient et par appel téléphonique.
Résultats |
Au total, 70 sujets (97 % de femmes) ont été inclus, d’âge moyen de 77 (±8) ans au moment de l’OCNM avec une OP fracturaire chez 60 %, une prise de BP chez 87 % (alendronate : 33 %, zolédronate : 29 %) et de Dmab (33 %). La durée de prise cumulée d’IRO était de 7,34±4 ans, majoritairement arrêtés au moment de l’OCNM. On retrouvait 21 % d’OCNM de stade 3 et 71 % de stade 2 (classification de Notani), touchant principalement la mandibule (71 %) avec comme facteur déclenchant l’extraction dentaire (46 %), la mise d’un implant (6 %) et non retrouvé (48 %). Chez 55 patients, nous avions des informations sur le devenir avec un suivi médian post-OCNM de 2,7 ans (1,1–5,5). Nous avons retrouvé des fractures chez 35 % des patients (1,63 fractures/patient), essentiellement sévères (65 %) dont 23 % de fractures du fémur et 19 % de fractures vertébrales avec un délai médian de fracture de 2,8 ans (1,4–4,5) post OCNM et 2,1 ans (1,4–4,5) après l’arrêt de l’IRO. On retrouvait une prise de corticoïdes plus importante dans le groupe fracture (42 % versus 14 %, p : 0,042) et une durée de suivi plus longue dans le groupe fracture [(4,5 ans (1,9–8,6) vs 2,7 ans (1,5–5,6), p=0,08]. Nous avons retrouvé dans notre population globale les FDR classiques d’OCNM : tabagisme (25 %), antécédent cardiovasculaire (50 %), diabète (7 %), antécédant de cancer (23 %), rhumatisme inflammatoire (12 %), une prise de corticoïdes (23 %) ou d’immunosuppresseurs (20 %). Les patients avec une OCNM grave (stade 3) étaient plus âgés (82 ans±6 versus 76 ans±9, p=0,012) et avaient une atteinte préférentiellement maxillaire (47 % versus 15 %, p=0,025) (Fig. 1).
Discussion |
Nous retrouvons une fréquence élevée de fractures post-OCNM, chez des patients avec exposition prolongée aux IRO. Il existe une probable sous-estimation du nombre de fractures (étude rétrospective). De plus, la durée de suivi était plus courte dans le groupe non fracturaire, presque égale au délai médian de fracture. En cas d’OCNM, le traitement de l’OP est complexe, nécessite de prendre en compte le risque fracturaire associé à l’arrêt des IRO, et le potentiel risque de retard de guérison ou de récidive lié à leurs poursuites. Après 2 ans d’interruption des IRO, il y a une augmentation des fractures nécessitant de se poser la question de la reprise de traitement ostéoprotecteur (balance bénéfice/risque).
Conclusion |
Il s’agit de la première étude à s’intéresser au risque fracturaire post-OCNM secondaire aux IRO dans l’OP. Nous retrouvons un nombre important de fractures après interruption des IRO, avec un délai médian de 2,1 ans.
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Vol 91 - N° S1
P. A76-A77 - décembre 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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