Comparaison des caractéristiques cliniques et biologiques entre la maladie de Still de l’adulte et la polyarthrite rhumatoïde séropositive et séronégative : identification de phénotypes chevauchants - 26/11/24
Resumen |
Introduction |
La maladie de Still de l’adulte (MSA) est une maladie inflammatoire systémique rare, caractérisée notamment par de la fièvre, des arthralgies et une éruption cutanée, avec une atteinte articulaire fréquente qui peut devenir chroniques. La polyarthrite rhumatoïde (PR) partage plusieurs manifestations cliniques avec la MSA, notamment dans sa forme séronégative. La MSA et la PR séronégative sont toutes deux dépourvues d’anticorps comme le facteur rhumatoïde (FR) et les anticorps antiprotéines citrullinées (ACPA), ce qui rend le diagnostic différentiel parfois difficile. Cette étude visait à comparer les caractéristiques cliniques et biologiques de la MSA, de la PR séropositive et séronégative pour identifier les phénotypes chevauchants.
Matériels et méthodes |
Nous avons mené une analyse rétrospective de 647 patients issus de deux cohortes : 238 avec MSA et 409 avec PR (198 séropositifs et 211 séronégatifs). Les patients ont été recrutés à l’Hôpital universitaire Lyon Sud et dans la cohorte AURA Still. Les critères d’inclusion exigeaient un diagnostic confirmé de PR ou de MSA, avec des données cliniques, biologiques et radiologiques disponibles au moment du diagnostic. Les patients ont été exclus si les données étaient incomplètes ou si le diagnostic était incertain. Les données cliniques ont été analysées, notamment l’atteinte articulaire, la fièvre, les manifestations extra-articulaires et les marqueurs biologiques (CRP, ferritine). Les analyses statistiques comprenaient une ANOVA pour les comparaisons de caractéristiques de base et l’analyse par cluster pour identifier des schémas phénotypiques parmi les groupes de maladies.
Résultats |
Au départ, le groupe PR séropositif avait un âge moyen de 49 ans (76 % de femmes), la PR séronégative un âge moyen de 62 ans (66 % de femmes), et les patients atteints de MSA un âge moyen de 40 ans (58 % de femmes). La fièvre était présente chez 93 % des patients atteints de MSA, contre 8,2 % dans la PR séronégative et 3 % dans la PR séropositive. Les patients atteints de MSA présentaient des niveaux de CRP significativement plus élevés (moyenne de 185mg/L) que les deux groupes PR. L’analyse par cluster a révélé trois sous-groupes distincts de patients : cluster 1, principalement des patients atteints de PR séropositive, avec une inflammation modérée et une polyarthrite bilatérale ; cluster 2, principalement des patients atteints de MSA, avec une inflammation élevée et une polyarthrite fébrile ; et cluster 3, mixte entre la MSA et la PR séronégative, caractérisé par une inflammation modérée et une oligoarthrite.
Conclusion |
Cette étude a identifié un chevauchement significatif entre la PR séronégative et la MSA, avec un tiers des patients atteints de PR séronégative présentant un phénotype similaire à celui de la MSA. Ces résultats suggèrent que la PR séronégative pourrait représenter un spectre plus large de maladies inflammatoires, certaines formes se rapprochant davantage de la MSA que de la PR séropositive. Cela soulève des questions importantes concernant les critères diagnostiques et les stratégies de traitement, en soulignant la nécessité d’approches personnalisées dans la prise en charge des patients atteints de PR séronégative. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour valider ces résultats et explorer des biomarqueurs potentiels permettant de différencier ces cas chevauchants.
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Vol 91 - N° S1
P. A71 - décembre 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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