Évolution de l’incidence des arthrites septiques en France sur une période de 13 ans : les données du SNDS - 26/11/24
Resumen |
Introduction |
Potentiellement grave avec une mortalité estimée entre 6 et 10 %, l’arthrite septique (AS) reste une pathologie rare touchant 1–10 pour 100 000 patients/année selon des études anciennes. Il n’existe à notre connaissance aucune étude longitudinale de l’incidence des AS en France.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle longitudinale de l’incidence des AS entre 2009 et 2022 selon les données du Système National des Données de Santé (SNDS). Ont été inclus les patients adultes admis à l’hôpital identifiés par un code ICD-10 (M000, M001, M002, M008, M009, M010, M011, M013, A544, A180) en diagnostic principal, relié ou associé. Étaient exclus les patients avec infection de prothèse articulaire. La mortalité était évaluée à 1, 6 et 12 mois ainsi que les facteurs associés à la mortalité. La recherche des facteurs de risque d’AS a été effectuée par comparaison à un groupe de sujets contrôles sélectionnés aléatoirement et appariés sur l’âge et le sexe (10 contrôles pour un cas).
Résultats |
En 2022, 8525 patients ont été hospitalisés pour une AS soit une incidence annuelle de 16,0 [15,6–16,3] pour 100 000 patients années, en légère hausse depuis 2009 (Figure 1). La prise en charge se fait majoritairement en établissement public (58,2 %).
Sur la période 2009–2022, l’AS touche plus souvent les hommes (65,5 %), d’âge moyen 61,9ans. Les localisations les plus fréquentes sont la main (24 %), le pied (22 %) et le genou (22 %), le germe identifié le plus souvent un staphylocoque (47 %), un streptocoque (14 %) ou un bacille gram négatif (10 %). L’atteinte était polyarticulaire chez 3,7 % des patients. Une endocardite est retrouvée dans 2,8 % des cas. Un choc septique est rapporté dans 1,8 % des cas et un passage en réanimation chez 3,4 %. La durée médiane d’hospitalisation était de 8 [2–19] jours. Durant l’épisode, 13,5 % ont eu un lavage articulaire, 17 % une synovectomie.
Le taux de mortalité 1, 6 et 12 mois après une AS était respectivement de 3,2 % [3,1–3,3], 8,3 % [8,1–8,4], 11,1 % [10,9–11,3 %], et stable dans le temps. Les principaux facteurs associés à la mortalité étaient l’âge>65ans (HR 7,3 [6,9–7,7]), la localisation autre qu’à la main (HR 5,1 [4,7–5,5]), les comorbidités (cancer HR 3,1 [3,0–3,3], cirrhose HR 2,5 [2,4–2,7], insuffisance rénale HR 3,5 [3,3–3,7], la transplantation HR 2,2 [2–2,6]), le choc septique (HR 8,1 [7,7–8,6]), l’identification d’un bacille GRAM négatif (HR 3,3 [3,1–3,5]). Le taux de mortalité était plus élevé que chez les contrôles même après ajustement sur les comorbidités (HR 4,2 [4,1 – 4,3]).
Après appariement au groupe contrôle, les principaux facteurs associés à la survenue d’une AS sont la dialyse (OR 11,9 [11,3–12,5]) l’antécédent de cirrhose (OR 6,6 [6,4–6,9]), de polyarthrite rhumatoïde (OR 6,31 [6,1–6,6]), d’insuffisance rénale chronique (OR 5,2 [5,0–5,4]).
Conclusion |
Cette étude rapporte une incidence d’AS légèrement supérieure aux données de la littérature, en rapport possiblement avec l’inclusion d’AS de la main et du pied vues le plus souvent en chirurgie. L’incidence des AS est en légère progression sur la période 2009–2022. La mortalité reste élevée et stable, en lien principalement avec les comorbidités.
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Vol 91 - N° S1
P. A55-A56 - décembre 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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