Épidémiologie de la lombalgie chronique au Cameroun : quelle évolution entre 2004 et 2023 ? - 26/11/24
Resumen |
Introduction |
Les rares données épidémiologiques sur la lombalgie commune chronique (LC) en Afrique subsaharienne suggèrent des prévalences comparables à celles retrouvées dans les pays développés [1 ]. Cependant, aucune donnée n’est disponible en Afrique subsaharienne sur la tendance évolutive de la LC. C’est ainsi que nous avons réalisé cette étude avec pour but de déterminer d’une part la prévalence de la LC et sa variation au fil des années, et d’autre part de décrire le profil clinique et identifier ses déterminants au Cameroun.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude transversale à recrutement rétrospectif du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2023 en consultation de rhumatologie à l’hôpital général de Douala (Cameroun). Étaient inclus tous les dossiers des patients âgés≥18 ans, avec diagnostic de LC (lombalgie évoluant depuis plus de 3 mois). Les patients avec lombalgie symptomatique étaient exclus de l’étude. Les données sociodémographiques et cliniques des patients avec LC ont été recueillies et analysées à l’aide des tests de Khi2, de Fisher, de Jonckheere-Terpstra et de la régression logistique. La significativité était définie pour un p<0,05.
Résultats |
Des 21 701 dossiers de patients adultes reçus en consultation de rhumatologie entre 2004 et 2023, 5385 patients (40,29 %) avaient un diagnostic de lombalgie. La LC concernait 3292 patients, soit une prévalence cumulée de 15,17 % (IC 95 % : 14,92–15,23). Le test de tendance de Jonckheere-Terpstra a montré que la variation des prévalences annuelles de la LC était significative (p<0,001) sur les 20 dernières années (Fig. 1), variant de 6,3 % en 2004 à 28,5 % en 2023. La forte réduction du nombre de consultations en 2021 et en 2022 liée à la COVID-19 n’a pas entrainé une baisse des prévalences de la LC. La prévalence de la LC augmentait progressivement avec l’âge, avec un âge moyen des patients avec LC de 52,69±15,80 ans. Les femmes étaient les plus touchées (67,3 %), avec des prévalences globalement deux fois plus élevées que celles des hommes au fil des années. Le surpoids/obésité concernait 88 % des patients. Les douleurs étaient d’intensité modérée chez 91,2 % des patients. Une radiculalgie et des douleurs neuropathiques étaient présentes chez 54,8 % et 33,9 % des patients respectivement. Comparé aux patients ayant une lombalgie aiguë et subaiguë, seul le sexe féminin était associé au risque de présenter une LC [OR ajusté=1,6 ; IC 95 % : 1,19–2,38) ; p=0,003] en analyse multivariée. Par contre, avoir un âge variant de 30 à 59 ans semblait réduire de moitié le risque de survenue d’une LC (Tableau 1).
Discussion |
La prévalence de la LC au Cameroun est croissante et s’accorde avec les données de la littérature qui suggèrent une augmentation considérable au fil des années du nombre de personnes avec lombalgies dans le monde [2 ]. La taille de l’échantillon et la durée de cette étude (20 ans) réduisent l’impact des principales limites de cette étude (caractère rétrospectif avec des données manquantes et nature transversale, hospitalière et unicentrique).
Conclusion |
La prévalence de la LC est en constante augmentation au Cameroun, en particulier dans la gente féminine. Le fardeau sociétal et économique qui en découle est vraisemblablement important et mériterait d’être évalué dans des études ultérieures.
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Vol 91 - N° S1
P. A346-A347 - décembre 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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