La gonarthrose est une maladie dégénérative, l’une des principales causes d’invalidité et de handicap dans le monde. Elle est multifactorielle. Bien qu’elle soit une affection mécanique, certaines études ont montré que la gonarthrose expose à l’altération de la qualité du sommeil. L’objectif de l’étude est d’évaluer les troubles de sommeil rencontrés chez les patients atteints de gonarthrose et de rechercher les facteurs associés à la perturbation de la qualité du sommeil.

C’est une étude transversale sur une période de 6 mois allant de juin à décembre 2023 portant sur 100 patients suivis pour gonarthrose. Nous avons évalué l’échelle de somnolence d’Epworth [0–24] et le score du sommeil de Pittsburg [0–21] avec ses 7 composantes. L’analyse a été faite par le SPSS version 26. L’étude des corrélations était faite par le test de Spearman.

Nous avons colligé 100 patients : 81 femmes et 19 hommes avec un âge moyen de 58,3 ans±11,4. Les ATCDs personnels étaient prédominés par un syndrome métabolique fait d’une obésité chez 45 %, une HTA chez 32 %, un diabète de type 2 chez 20 % et une dyslipidémie chez 15 % des patients étudiés. L’indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 28,44±5,08 [18,34–50,31]. L’EVA douleur moyenne au mouvement était de 5,85±1,45 sur 10 [2–9]. Radiologiquement, le stade 3 de Kellgren et Lawrence était prédominant chez 56 % des patients. La moyenne du SCORE de WOMAC global était de 40,86±16,72 [9–85]. La moyenne de l’indice de Lequesne était de 10,33±3,1 [4,5–17]. La douleur nocturne était présente chez 96 % des patients. Le score moyen d’Epworth était de 8,25±3,5[0–20]. La moyenne du score global de Pittsburg était de 8,44±3,6[1–16]. 89 % des patients avaient un trouble de sommeil à type somnolence diurne excessive. Une corrélation significative positive a était trouvée entre le score global de Pittsburg et les scores suivant : EVA douleur, Lequesne, indice de Womac et ses domaines (avec respectivement : r=0,428, p=0,000009, r=0,330, p=0,001, r=0,408, p=0,000025, r=0,355, p=0, 000285, r=0,452, p=0,00002). Le score d’Epworth était corrélé seulement à la présence de douleur nocturne (r=0,269, p=0,007).

Notre étude a montré l’impact négatif de la gonarthrose sur la qualité globale du sommeil. D’où l’intérêt d’un dépistage et d’une prise en charge de ces troubles pour améliorer la qualité de vie de ces patients.