Évaluation des anomalies lipidiques après introduction d’un inhibiteur JAK dans la polyarthrite rhumatoïde en pratique courante - 26/11/24
Resumen |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est caractérisée par un paradoxe lipidique induit par l’inflammation systémique. Les inhibiteurs de JAK (JAKi) sont associés à une augmentation à court terme du cholestérol total (CT) et des fractions LDL et HDL qui pourrait être un effet direct du médicament ou indirect, secondaire à la réduction de l’inflammation systémique induite par le traitement. L’objectif de ce travail était d’étudier l’évolution des taux de CT et de ses fractions après introduction d’un JAKi.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective monocentrique incluant l’ensemble des patients atteints de PR mis sous JAKi entre 2019 et 2023, ayant au moins deux visites de suivi et un bilan lipidique disponible à l’inclusion, et non traités par statines lors de l’inclusion. Le critère de jugement principal était l’évolution du CT et de ses fractions à 6 mois du début des JAKi. Les critères secondaires comprenaient l’étude des facteurs associés aux modifications du bilan lipidique à 6 mois et l’évolution du bilan lipidique entre la première et la dernière visite disponible.
Résultats |
Au total, 85 patients atteints de PR (68 femmes, 80 %) répondaient aux critères d’inclusion, avec un âge moyen de 59±13ans et une durée moyenne de la maladie de 19,5±12,4 ans ; 73 (86 %) et 76 (89 %) patients avaient des facteurs rhumatoïdes et des ACPA positifs respectivement, et 66 (78 %) présentaient des érosions osseuses. 22 patients recevaient du baricitinib, 7 du tofacitinib, 38 de l’upadacitinib et 18 du filgotinib. Le DAS28-CRP à l’inclusion était de 4,09±1,26 avec une CRP moyenne de 10±14mg/L. Les comorbidités, les traitements concomitants et le bilan lipidique à l’inclusion sont présentés dans les Tableau 1, Tableau 2. À l’inclusion, les taux de CT et de HDL cholestérol (HDL-C) corrélaient négativement avec la CRP (respectivement r=–0,23, p=0,042 et r=–0,25, p=0,040), mais pas avec le DAS28 ou le DAS28-CRP. Cette corrélation n’était pas mise en évidence pour le LDL et les triglycérides. À 6 mois, on notait une augmentation significative du CT (+0,17±0,37g/L, p=0,016) du HDL-C (+0,09±0,19g/L, p=0,017) mais pas du LDL-C (+0,02±0,31, p=0,68) (Tableau 2). Cette augmentation était inversement corrélée à la réduction des concentrations de CRP (–6±10mg/L) sous JAKi (CT : r=–0,31, p=0,033 et HDL-C : r=–0,32, p=0,042). Cette augmentation n’était ni associée à la prise de corticoïdes ou de méthotrexate, ni à l’évolution de l’activité articulaire de la maladie (nombre d’articulations douloureuses et gonflées). Lors de la dernière visite disponible (en moyenne 20±15 mois après le début du JAKi), il existait une baisse du CT et notamment de sa fraction HDL par rapport à la première visite, avec des valeurs proches de celles de la visite d’inclusion (Tableau 2). Des statines ont été prescrites pour 9 patients au cours de la période de suivi, qui présentaient tous une dyslipidémie connue à l’inclusion (10,6 %).
Conclusion |
Cette étude confirme une augmentation transitoire du CT et de ses fractions sous JAKi liée à la réduction de l’inflammation systémique induite par le traitement. Ces anomalies lipidiques ont été régressives chez la majorité des patients. Les conséquences cliniques de cette élévation restent à être déterminées dans le contexte de la tolérance cardiovasculaire des JAKi.
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Vol 91 - N° S1
P. A161-A162 - décembre 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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