La présence d’une fracture de fragilité multiplie par deux la mortalité chez les patients transplantés pulmonaires : résultats d’une étude prospective monocentrique - 26/11/24
Resumen |
Introduction |
L’ostéopathie fragilisante est une complication fréquente chez les patients en attente de transplantation pulmonaire et 30 à 50 % des patients greffés ont une ostéoporose densitométrique. Si la survenue d’une fracture sévère augmente la mortalité en population générale, son impact sur la survie des patients greffés est inconnu. Les objectifs de cette étude sont d’évaluer la prévalence des fractures de fragilité chez des patients transplantés pulmonaires, de rechercher des facteurs de risque de fracture et d’évaluer la mortalité.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective mono-centrique. Un bilan osseux a été proposé à tous les patients vus dans le cadre de leur suivi post transplantation pulmonaire entre janvier 2020 et janvier 2022. Les critères d’exclusion étaient : <18 ans, transplantation de plusieurs organes, dialyse et transplantation depuis plus de 1 ans. Tous les patients ont eu une mesure de la densité minérale osseuse (DMO) par absorption biphotonique, des radiographies du rachis lombaire et un bilan sanguin explorant le métabolisme phosphocalcique. Les paramètres suivants ont été collectés : antécédents de fracture, facteurs de risque d’ostéoporose, traitements reçus (immunosuppresseurs, glucocorticoïdes, calcium, vitamine D et traitements anti ostéoporotiques). Deux ans après la dernière inclusion, les dates de décès ou de dernier suivi ont été collectées. Les facteurs de risque indépendants de survenue d’une fracture de fragilité ont été déterminés par régression logistique. L’analyse de la mortalité et l’identification des facteurs de risque étaient réalisées par test du log-rank et modèle de Cox.
Résultats |
131 patients ont été inclus (62,6 % d’hommes) âgés en moyenne de 59,3±8,3 ans et greffés depuis 3,4±3,5 ans Un antécédent de tabagisme était présent pour 74,6 % des patients. Un traitement anti-ostéoporotique avait été reçu par 79,1 % des patients en post-greffe. Une fracture de fragilité incidente en post-greffe était observée chez 35 patients (26,7 %) avec un total de 67 fractures dont 48 vertébrales. Les facteurs de risque indépendants de fractures en analyse multivariée étaient la DMO au rachis : OR 0,02 (IC 95 % 0,001–0,5), au col fémoral : OR 0,007 (IC 95 % 0,0002–0,3) et à la hanche totale OR 0,001 (IC95 % 0,00002–0,005). L’analyse de mortalité 2 ans après la dernière inclusion trouvait 24 décès (1 seul patient perdu de vue). Les courbes de survie post-greffe montraient une différence significative entre les groupes fracturés et non fracturés, p=0,036. Après ajustement sur l’âge et le sexe, la présence d’une fracture incidente multipliait par 2 le risque de décès : HR 2,32 (IC95 % 1,01–5,33) (Figure 1).
Conclusion |
>1 patient sur 4 avaient une fracture de fragilité incidente en post greffe avec 71,2 % de localisation rachidienne. La survenue d’une fracture en post-greffe multipliait par 2 le risque de mortalité soulignant l’importance de la détection et la prévention de l’ostéopathie fragilisante chez les patients greffés pulmonaires.
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Vol 91 - N° S1
P. A135 - décembre 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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