Le mot « protéine » créé en 1838 par Mulder et Berzélius semble avoir un pouvoir particulier. Nutriment primordial, indispensable à la vie, non convertible, associé à la croissance et à la force, les protéines ont suscité plusieurs théories. De nombreux travaux ont été menés pour comprendre leur rôle physiologique et déterminer l’apport optimal. Leur bénéfice pour la santé des malades et des bien-portants a été à l’origine de formules de complémentation dont celle de Justus von Liebig dès 1850 et ses extraits de viande. Un siècle plus tard, les sciences de la nutrition sont parvenues à définir la juste place de ce nutriment « charismatique ». La réflexion porte aujourd’hui sur son coût économique et environnemental, son impact social et la pertinence de protéines alternatives.

The word “protein” coined in 1838 by Mulder and Berzélius seems to have a special power. Primordial nutrient, essential for life, non-convertible, associated with growth and strength, protein has given rise to several theories. A great deal of work has been done to understand their physiological role and determine optimal needs. Their benefit for the health of the sick and healthy has been the origin of supplementation formulas, including the famous meat extracts of Justus von Liebig in 1850. A century later, nutritional science has managed to define the rightful place of this “charismatic” nutrient. Consideration is now being given to its economic and environmental cost, its social impact and the relevance of alternative proteins.