L’objectif de cet article est d’évaluer l’efficacité de la méthode systémique et stratégique de Palo Alto pour intervenir lorsqu’une situation de harcèlement scolaire est avérée. Pour évaluer l’efficacité de cette méthode, nous avons décidé de prendre un groupe de comparaison comprenant des interventions régulièrement mobilisées par les établissements scolaires et leurs réseaux d’aide. Nous avons récolté le témoignage de douze élèves victimes de harcèlement scolaire âgés de 9 à 22ans (M=12,58, ET=3,53). Ce faible échantillon est représentatif de la difficulté d’accès à cette population ainsi qu’au peu de professionnels formés sur le terrain. Afin de pouvoir comparer et évaluer l’efficacité des méthodes d’intervention, deux entretiens étaient réalisés auprès de l’élève victime : un pré-test lorsque le professionnel n’avait encore rien mis en place pour améliorer la situation de l’élève et un post-test, trois mois après la fin de l’intervention du professionnel. Nous avons utilisé une méthodologie mixte complémentaire où les résultats qualitatifs ont pour objectif de venir soutenir les résultats quantitatifs. Cependant, étant donné notre faible échantillon, les analyses quantitatives sont à considérer de manière uniquement exploratoire et descriptive. Ces analyses nous ont permis de mesurer statistiquement l’efficacité des interventions via quatre concepts : le sentiment de victimisation, l’estime de soi, l’acceptation par les pairs et le degré de souffrance. Notre recherche a montré que la méthode systémique et stratégique de Palo Alto avait permis de faire cesser le harcèlement scolaire dans cinq situations sur six. Pour la sixième situation, le harcèlement a diminué, mais ne s’est pas complètement arrêté. Nos résultats ont mis en évidence que la méthode systémique et stratégique de Palo Alto a eu un effet significatif sur la diminution de la souffrance perçue, sur l’augmentation de l’acceptation du jeune par les pairs et la diminution du sentiment de victimisation en comparaison aux autres méthodes régulièrement employées par les établissements scolaires et leurs réseaux d’aide. Concernant l’estime de soi, nos données montrent une augmentation significative pour les élèves bénéficiant des autres types de méthode en comparaison aux élèves qui ont été accompagnés avec la méthode systémique et stratégique de Palo Alto. Cet article n’a pas pour objectif de fournir des données généralisables à l’ensemble de la population. Néanmoins, nous pensons que cette recherche pourra contribuer à la connaissance de cette approche novatrice et apporter des pistes de réflexion pour les futures recherches sur le sujet.

The aim of this article is to evaluate the effectiveness of the Palo Alto systemic and strategic method for intervening in situations of bullying. To assess the effectiveness of this method, we decided to take a comparison group including interventions regularly mobilised by schools and their support networks. We collected testimonies from twelve pupils aged between 9 and 22 who had been bullied at school (M=12.58, SD=3.53). This small sample is representative of the difficulty of accessing this population and the small number of trained professionals in the field. To be able to compare and evaluate the effectiveness of the intervention methods, two interviews were conducted with the student victim: a pre-test when the professional had yet to do anything to improve the student's situation, and a post-test three months after the end of the professional's intervention. We have used a complementary mixed methodology in which the qualitative results are intended to support the quantitative results. However, given our small sample, the quantitative analyses should be considered purely exploratory and descriptive. These analyses enabled us to statistically measure the effectiveness of the interventions using four concepts: feelings of victimisation, self-esteem, acceptance by peers, and degree of suffering. Our research showed that the Palo Alto systemic and strategic method was effective in stopping bullying in five out of six situations. In the sixth situation, the bullying decreased but did not stop completely. Our results showed that the Palo Alto systemic and strategic method had a significant effect on reducing perceived suffering, increasing acceptance of the young person by peers, and reducing feelings of victimisation compared with other methods regularly used by schools and their support networks. Regarding self-esteem, our data showed a significant increase for pupils benefiting from the other types of methods compared with pupils who received support using the Palo Alto systemic and strategic method. The aim of this article is not to provide data that can be generalised to the population as a whole. Nevertheless, we believe that this research will contribute to knowledge of this innovative approach and provide food for thought for future research on the subject.