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Un cas de syndrome d’Alagille associé à une hidradénite suppurée - 15/11/24

Doi : 10.1016/j.fander.2024.09.352 
C. Thiriez 1, , F. Aubin 2
1 Dermatologie, CHU de Besançon, France 
2 Inserm 1098, université de Franche-Comté, Besançon, France 

Auteur correspondant.

Resumen

Introduction

Le syndrome d’Alagille est une maladie génétique rare de transmission autosomique dominante avec atteinte multisystémique causée par un défaut de signalisation de la voie JAG-NOTCH, aussi impliquée dans la physiopathologie de l’hidradénite suppurée. Nous rapportons le premier cas d’association de syndrome d’Alagille à une hidradénite suppurée.

Observation

Un homme de 32 ans, non obèse et fumeur, présentait de multiples kystes du visage, des plis axillaires et de la région génitale depuis son adolescence. Il était atteint du syndrome d’Alagille avec mutation pathogène sur JAG 1 (ligand de NOTCH) identifiée, responsable d’une atrésie des voies biliaires et d’une hypoplasie rénale avec insuffisance rénale. Il avait un faciès caractéristique du syndrome d’Alagille avec un front bombé et large, un télécanthus, un menton pointu et des xanthomes du visage, souvent présents dans cette pathologie. Il présentait aussi des comédons ouverts associés à de multiples nodules et abcès inflammatoires du visage, axillaires, inguinaux, génitaux et fessiers. On observait des cicatrices en pont et des fistules. Le reste de l’examen clinique était sans particularité. On a posé le diagnostic d’hidradénite suppurée de stade Hurley II.

Discussion

La voie de signalisation JAG-NOTCH est une voie de signalisation intercellulaire impliquée notamment dans la régulation de la prolifération des kératinocytes, dans la formation des follicules pileux et dans la régulation de l’immunité. Elle fonctionne via 5 ligands dont JAG1 et 4 récepteurs NOTCH. Le syndrome d’Alagille est causé par une mutation du gène JAG1 (ligand de la voie NOTCH) dans plus de 90 % des cas, par une mutation de NOTCH2 (récepteur de la voie NOTCH) dans 3 à 5 % des cas et de cause inconnue dans 3 % des cas. Il est à l’origine d’une cholestase chronique en lien avec une atrésie des voies biliaires intrahépatiques, d’une sténose des artères pulmonaires, d’anomalies vertébrales, d’un faciès caractéristique et de malformations oculaires et rénales. Certains signes cutanés sont décrits comme une amylose papuleuse, des lichénifications et des xanthomes. On retrouve 1 cas d’association à des kystes épidermiques dans la littérature, mais pas de description de phénotype d’HS. Des mutations impliquant la voie JAG-NOTCH ont également été identifiées dans des formes d’HS familiales, mais aucune mutation du gène JAG1 ou NOTCH n’a directement été mise en évidence. NOTCH 1 et 2 sont deux récepteurs principalement exprimés dans l’épiderme. L’inhibition de ces deux récepteurs dans des modèles murins d’hidradénite suppurée est responsable entre autres de la formation de kystes épidermiques, d’une hyperplasie épidermique, d’anomalies de la kératinisation des follicules pileux et de la diminution de la différenciation des glandes sébacées. Elle aboutit également à un état inflammatoire chronique. Aucun cas d’association de syndrome d’Alagille à l’hidradénite suppurée n’est rapporté dans la littérature, mais une association non fortuite est envisagée en raison de l’altération de la voie JAG-NOTCH dans les deux maladies. Des analyses génétiques sont en cours sur sang et sur biopsies cutanées pour explorer cette voie de signalisation.

Conclusion

Nous rapportons le premier cas de patient porteur d’un syndrome d’Alagille avec mutation pathogène sur JAG1 identifiée, associé à une hidradénite suppurée.

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Vol 4 - N° 8S1

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