Lichen scléro-atrophique cutané traité par dupilumab - 15/11/24
Resumen |
Introduction |
Le lichen scléro-atrophique (LSA) est une dermatose inflammatoire chronique fibrosante touchant principalement les muqueuses ano-génitales, et dont l’atteinte cutanée isolée est rare.
Sa physiopathologie est mal connue, multifactorielle, dont la voie impliquée, Th1 ou Th2, n’est pas complètement comprise.
Les traitements reposent sur les dermocorticoïdes, les rétinoïdes, la corticothérapie, mais également de plus en plus sur l’utilisation de biothérapies comme les anti-IL17 et anti-IL23.
Nous décrivons le cas d’une patiente présentant un LSA cutané d’évolution favorable sous dupilumab.
Observation |
Il s’agit d’une patiente présentant depuis l’âge de 65 ans, une dermatose prurigineuse diffuse sur un terrain atopique (asthme).
La première consultation en 2020 notait des lésions lichéniennes et scléreuses étendues, ainsi qu’une synéchie de l’ombilic.
La biopsie cutanée était en faveur d’un LSA : épiderme atrophique avec horizontalisation des crêtes, couche cornée épaissie orthokératosique, absence de spongiose, d’infiltrat dermique notable ou de polynucléaire éosinophile.
La patiente a reçu plusieurs traitements successifs d’efficacité transitoire, à savoir acitrétine, méthotrexate, pulses de corticoïdes oraux. Un traitement par sécukinumab fut instauré en février 2023, suite à plusieurs publications suggérant une efficacité des anti-IL17 dans le lichen.
À 4 mois du traitement, les lésions de LSA restaient étendues notamment aux membres supérieurs ; la patiente présentait un prurit invalidant ainsi que quelques lésions de prurigo. Devant l’importance du prurit et dans l’hypothèse d’une composante Th2 à ses symptômes, un traitement par dupilumab a été instauré.
La patiente notait une amélioration significative du prurit dès la 2e semaine.
À 4 mois on constatait la disparition des lésions de prurigo mais également de celles de lichen. L’efficacité était maintenue à 10 mois de l’introduction du traitement.
Discussion |
La physiopathologie du lichen impliquerait une auto-immunité caractérisée par des niveaux accrus de cytokines de type Th1 et plusieurs cas de lichen plan d’évolution favorable sous anti-IL17 ou anti-IL23 sont en faveur de cette hypothèse.
Paradoxalement, il existe des cas de lichen développé sous ces biothérapies et le prurit souvent significatif dans le lichen n’est pas bien expliqué par cette hypothèse.
Concernant la voie Th2, les données sont également contradictoires :
– plusieurs cas décrits de lichen apparu sous dupilumab, dont l’hypothèse physiopathologique est un déséquilibre de la balance Th1 et Th2 au profit de l’activité Th1 ;
– plusieurs cas publiés de lichen plan et de lichen plan pemphigoïde traités efficacement par dupilumab et une seule publication dans le cadre d’un lichen scléreux accompagné de prurit.
Conclusion |
Nous décrivons un cas de LSA d’évolution favorable sous dupilumab. Il s’agit du deuxième cas de lichen scléreux rapporté dans la littérature, suggérant l’implication potentielle de la voie Th2 dans le lichen et notamment le LSA.
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Vol 4 - N° 8S1
P. A249 - décembre 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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