L’identification des femmes ayant un antécédent de césarienne et présentant un risque réel de rupture utérine constitue un objectif important des soins obstétricaux. C’est dans ce but que différents auteurs ont évalué l’intérêt de l’échographie pour prédire le risque de défect de la cicatrice de césarienne en mesurant l’épaisseur du segment inférieur. La littérature est peu abondante et soumise à de nombreux biais car il s’agit pour l’essentiel d’études de cohortes prospectives ayant de faibles effectifs. Toutefois, les résultats sont concordants : les mesures échographiques de l’épaisseur du segment inférieur sont corrélées aux résultats opératoires observés lors de la césarienne. De plus, plus le segment inférieur est mince lors de la mesure échographique, plus la probabilité d’un défect est élevée. Deux essais randomisés ont été récemment publiés. L’essai randomisé contrôlé en grappe PRISMA a évalué au Canada une intervention multifacette incluant notamment une estimation échographique du risque de rupture utérine par mesure échographique de l’épaisseur du segment inférieur et visant à aider les femmes dans leur choix du mode d’accouchement après un antécédent de césarienne. Cette intervention multifacette a permis une réduction significative des taux de morbidité périnatale et maternelle majeure, sans augmentation du taux de césarienne ou de rupture utérine. Toutefois, du fait de sa conception, il est impossible de préciser spécifiquement l’intérêt de la seule mesure du segment inférieur dans la réduction de la morbidité maternelle et périnatale majeure puisque l’essai associait plusieurs interventions. L’essai randomisé contrôlé LUSTrial a évalué en France l’impact sur la morbi-mortalité maternofœtale de la proposition d’un mode d’accouchement basé sur la mesure échographique de l’épaisseur du segment inférieur par rapport à une prise en charge usuelle parmi les femmes ayant un antécédent de césarienne. Dans cet essai, la mesure échographique de l’épaisseur du segment inférieur n’a pas été associée à une diminution statistiquement significative de la morbimortalité maternofœtale par rapport à la prise en charge standard. Dans cette revue de la littérature, nous détaillerons et analyserons surtout les résultats de cet essai.

Identifying women with a history of cesarean delivery and at real risk for uterine rupture is an important aim in obstetric care. It is with this objective that different authors have evaluated the interest of ultrasound for predicting the risk of a cesarean scar defect by measuring the thickness of the lower uterine segment. The literature is sparse and subject to numerous biases because they are mainly prospective cohort studies with small numbers. However, the results are concordant: Ultrasound measurements of lower uterine segment thickness are strongly correlated with the operative findings observed during cesarean delivery. Moreover, the thinner the lower uterine segment on ultrasound, the higher the likelihood of a uterine defect. Two randomized trials have recently been published. The PRISMA cluster randomized controlled trial evaluated a multifaceted intervention including an ultrasound estimation of the risk of uterine rupture by ultrasound measurement of the lower uterine segment thickness and aimed at helping women in their choice of mode of delivery after a previous cesarean delivery. This multifaceted intervention resulted in a significant reduction in the rates of major perinatal and maternal morbidity, without any increase in the rate of cesarean delivery or uterine rupture. However, due to its design, it is impossible to specifically specify the benefit of lower uterine segment measurement in reducing major maternal and perinatal morbidity since the trial combined several interventions. The LUSTrial randomized controlled trial evaluated the impact on maternal-fetal morbidity and mortality of proposing a mode of delivery based on ultrasound measurement of the lower uterine segment thickness compared to usual care among women with a history of cesarean delivery. Ultrasound measurement of lower uterine segment thickness was not associated with a statistically significant reduction in maternal-fetal morbidity and mortality compared to usual care. In this literature review, we will mainly detail and analyze the results of this trial.