La moelle osseuse rouge, ou hématopoïétique, contient essentiellement des cellules hématopoïétiques, des adipocytes et un réseau capillaire dense. La moelle osseuse jaune, ou graisseuse, contient essentiellement des adipocytes et un réseau capillaire pauvre. La quantité relative de moelle rouge et de moelle jaune ainsi que la fraction graisseuse dans la moelle rouge varient dans le squelette selon l'os considéré et l'âge. Les images d'imagerie par résonance magnétique (IRM) sensibles à la graisse (séquence d'écho de spin pondérée T1, images de la graisse des séquences Dixon T1 et T2) permettent d'évaluer visuellement la répartition de la moelle rouge et de la moelle jaune dans un territoire médullaire donné. La séméiologie des lésions médullaires repose essentiellement sur les séquences sensibles à la graisse, car la plupart des lésions sont associées à une variation du contingent graisseux. Un accroissement marqué de l'intensité du signal ostéomédullaire sur les images d'écho de spin T1 dans une zone de moelle rouge représente une zone d'infiltration graisseuse. En cas d'infiltration de type œdémateux et de remplacement ostéomédullaire, il existe une diminution de l'intensité du signal en T1 reflétant une diminution variable de la fraction graisseuse. L'utilisation de séquences sensibles à l'eau avec annulation du signal de la graisse améliore la détection des anomalies ostéomédullaires focales. L'utilisation de séquences IRM computed tomography-like, sensibles à l'os, devrait permettre d'évaluer les modifications du réseau trabéculaire et cortical associées aux lésions ostéomédullaires. Le choix des protocoles d'imagerie IRM est très large et dépend du but de l'examen, qui peut être soit de détecter un maximum de lésion soit de caractériser une lésion. L'IRM corps entier permet une évaluation de l'ensemble ou de la quasi-totalité de la cavité médullaire du squelette et permet d'optimiser la détection des anomalies ostéomédullaires.