Perception du risque amiante et qualité de vie - 19/05/24

Resumen |
Les expositions à l’amiante favorisent la survenue, à distance, de pathologies somatiques graves et peuvent aussi avoir un impact sur la santé mentale. Chez les salariés ayant été exposés, la perception des risques liés à l’amiante et la présence de symptômes respiratoires y compris en l’absence de pathologies liées, sont associés à un risque accru d’anxiété ou de dépression. La question se pose alors d’un éventuel impact sur la qualité de vie liée à la santé de ces expositions et de la perception qu’en ont les salariés.
Les sujets de la cohorte ARDCO (Asbestos-Related Diseases COhort) ayant été exposés à l’amiante ont répondu à un auto-questionnaire comprenant, entre autres, des questions sur leur perception de leur niveau d’exposition à l’amiante et les risques associés, sur leur état de santé ainsi que des échelles d’anxiété et dépression (HAD) et de qualité de vie (SF-36V2). Un score composite évaluant la perception des risques liés à l’amiante a été élaboré par analyse factorielle. Ce score prend en compte l’évaluation par le sujet de son niveau d’exposition à l’amiante, sa perception du risque de développer une pathologie liée à l’amiante dans le futur, le fait de connaître quelqu’un ayant développé une pathologie liée à l’amiante, ainsi que l’opinion du sujet sur les deux affirmations suivantes « toute personne ayant été exposée va développer une maladie liée à l’amiante » et « toutes les pathologies liées à l’amiante peuvent être guéries ».
En analyses multivariées, après ajustement sur l’âge, le tabagisme, la région, le statut marital, les comorbidités somatiques et la prise en charge en ALD pour maladie chronique, les facteurs associés à une altération de la qualité de vie liée à la santé dans ses dimensions physiques (score PCS du SF-36V2) et psychiques (score MCS du SF-36V2) sont un score élevé de risque perçu lié à l’amiante (p<0,0001 pour PCS et MCS), la présence de symptômes respiratoires (p<0,0001 pour PCS et MCS) et la présence de symptômes anxiodépressifs (p<0,0001 pour PCS et MCS), sans association avec l’indice cumulé d’exposition à l’amiante évalué par les hygiénistes.
En conclusion, se penser exposé, à tort ou à raison, peut avoir des conséquences négatives sur la santé objective et sur la santé perçue. Lors de la prescription d’un suivi post-exposition, notamment à l’occasion des visites de fin de carrière, si les salariés doivent bien entendu être informés de leur niveau d’exposition, des risques associés, et des bénéfices attendus d’un tel suivi, il faut toutefois rester attentif à la perception qu’ont les salariés de ces risques et aux éventuelles réactions anxieuses qui peuvent en découler.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Mots clés : Amiante, Qualité de vie, Perception du risque, Suivi post-exposition
Esquema
Vol 85 - N° 2-3
Artículo 102341- mai 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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