Étude in silico et in vitro du métabolisme du nouvel opiacé de synthèse AP-237 (bucinnazine) à l’aide d’outils bio-informatiques - 17/05/24
Resumen |
Objectifs |
L’émergence récente de nouveaux opiacés de synthèse (NOS) sur le marché des stupéfiants est de plus en plus souvent liée à des décès. L’identification et la prise en charge médicale des cas d’intoxication aux NOS constituent un défi pour les laboratoires de toxicologie. L’étude du métabolisme des NOS étant cruciale pour l’identification de ces médicaments dans les cas d’intoxication, nous avons cherché à étudier le métabolisme de l’AP-237 (=bucinnazine) en l’absence d’échantillon biologique, en comparaison avec les travaux de Resnik et al., 2021.
Méthode |
Deux approches complémentaires (in silico et in vitro) ont été utilisées pour identifier les métabolites potentiels de l’AP-237. Les études de métabolisme in silico ont été réalisées en combinant quatre logiciels en libre accès (MetaTrans, SyGMa, Glory X, Biotransformer 3.0). Des expériences in vitro ont été réalisées en incubant AP-237 (20μM) sur des cellules de la lignée cellulaire HepaRG différenciées pendant 0, 8, 24 ou 48heures. Les surnageants cellulaires ont été extraits et analysés par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse à haute résolution et les données ont été retraitées en utilisant trois stratégies différentes via l’utilisation des logiciels MetGem, GNPS ou Compound Discoverer.
Résultats |
L’approche in silico a permis de mettre en évidence 28 métabolites de phase I et 6 métabolites de phase II. L’approche par réseau moléculaire utilisant la lignée cellulaire HepaRG a permis d’identifier 7 métabolites potentiels de phase I (m/z 203.154, m/z 247.180, m/z 271.180, deux isomères m/z 289.191, m/z 305.186, m/z 329.222), dont 4 métabolites non décrits dans la littérature jusqu’à présent. Parmis eux, 5 ont été détectés avec une intensité suffisante pour être utilisée en routine (m/z 289.191 ; m/z 247.180 ; m/z 271.180 ; m/z 203.154 ; m/z 577.375). L’étude cinétique a également permis de mettre en évidence une disparition de l’AP-237 et une apparition progressive de ses métabolites. L’utilisation des trois approches bio-informatiques permettant de faciliter l’identification des métabolites (MetGem, GNPS ou Compound Discoverer) ne montre pas de différence majeure entre les trois logiciels.
Conclusion |
Cette approche transversale utilisant des prédictions in silico et le réseau moléculaire à partir des données acquises in vitro a permis de proposer 5 marqueurs de consommation pertinents de l’AP-237, en l’absence d’échantillon biologique. Parmi eux, le métabolite oxydé m/z 289.191 est celui qui est détecté le plus intensément. Ces métabolites pourraient être ajoutés aux bibliothèques de spectrométrie de masse pour (i) aider à identifier efficacement une intoxication et débuter un possible traitement antidotique dans les plus brefs délais et (ii) apporter des éléments épidémiologiques quant aux intoxications par NOS.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Esquema
Vol 36 - N° 2S
P. S36 - juin 2024 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
El acceso al texto completo de este artículo requiere una suscripción.
¿Ya suscrito a @@106933@@ revista ?