La consommation de NPS varie selon les régions, tant sur l’identité des substances consommées que sur le nombre de consommateurs. La récolte d’informations concernant la prise de ces substances est ainsi primordiale pour évaluer localement cette question, que ce soit pour les autorités de santé publique que pour les autorités judiciaires. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’importance de la consommation de NPS en Suisse romande ces 5 dernières années (2019–2023), ceci parmi les analyses effectuées dans le cadre du Drug Checking et les analyses médico-légales.

Les échantillons de type poudre ou comprimé ont été dissouts dans du méthanol (1mg/mL), et analysés par CPG-SM, sans et avec acétylation. Les substances ont été identifiées à l’aide de différentes bases de données spectrales incluant les NPS, comme la MPW, la Wiley, la Designer Drugs, la Cayman et la NIST. Les échantillons biologiques, urine et sang, ont été analysés par CPG-SM pour l’urine et par CLHP-SMHR pour le sang. Les substances ont été identifiées à l’aide de différentes bases de données spectrales incluant les NPS, comme la MPW, la Wiley, la Designer Drugs, et la NIST pour la CPG-SM, et une bibliothèque maison ainsi que mzCloud pour la CLHP-SMHR.

Parmi les analyses réalisées pour le Drug Checking (n=1690), 24 différents sympathomimétiques décrits généralement sur les listes de NPS ont été mis en évidence, à savoir le 6-APB, le 2C-B, le 2C-D, le 2C-E, le BOD, le 2-Br-4,5-DMPEA, le DOB, le DOC, le DOM, le MBDB, le 2,3-MDPV, le MDPBP, le MDPPP, le 3-FA, le 2-FMA, le 5-MMPA, le 5-MAPB, le MMC (3- et 4- MMC), le CMC (3- et 4-CMC), la fléphédrone, le 4-MEAP, et l’IPPH. Quatre hallucinogènes ont été mis en évidence, le 1cP-LSD, le 4-ACO-DMT, le 4-HO-MET, et le 5-MeO-DET. Trois cannabinoïdes de synthèses ont été détectés, le 5-Fluoro-MDMB-PINACA, le MDMB-4en-PINACA, et le ADB-Butinaca. Finalement, 3 substances dissociatives ont été mises en évidence, le 3-OH-PCP, le MXiPr, et le 3-MeO-2-Oxo-PCE. La plupart des substances n’ont été mises en évidence que dans moins de 5 échantillons parmi les 1690 analysés, sauf pour le 2C-B (n=50), le MMC (n=50), le CMC (n=15), et le MDMB-4en-PINACA (n=12). À titre de comparaison, pendant la même période, 376 échantillons contenaient de l’amphétamine, de la méthamphétamine ou de la MDMA, 505 de la cocaïne, 180 du LSD, 126 du THC, et 157 de la kétamine. Parmi les 12 666 analyses médico-légales (post-mortem, circulation routière, soumission chimique) effectuées durant cette même période, seuls le MMC (n=19) et le CMC (n=2) ont été mis en évidence dans le sang et/ou l’urine.

Trente-quatre différents NPS ont été mis en évidence parmi les résultats des analyses effectuées dans le cadre du Drug Checking et les analyses médico-légales réalisées ces 5 dernières années en Suisse romande. Le MMC, le CMC, le 2C-B et le MDMB-4en-PINACA paraissent avoir été consommées de manière plus importante, alors que le MMC et le CMC sont les seuls NPS à avoir été mis en évidence dans des échantillons biologiques. En comparant ces résultats avec les autres substances consommées depuis de nombreuses années, comme l’amphétamine, la méthamphétamine, la MDMA, la cocaïne, le cannabis, le LSD, ou la kétamine, il apparaît que si la consommation de NPS est présente en Suisse romande, elle semble être encore peu fréquente.