Une évaluation précise de la douleur chez les nouveau-nés prématurés et nés à terme est un challenge permanent pour les soignants des unités de néonatologie, en raison de la forte prévalence dans cette population, d'expériences douloureuses quotidiennes, procédurales ou postopératoires. Plus de 40 outils s'appuyant sur des paramètres physiologiques et/ou comportementaux, ont été développés afin d'évaluer la douleur des nouveau-nés. Mais chaque unité de soins devra sélectionner un nombre limité d'outils, former et entraîner les soignants à leur utilisation, afin de pouvoir évaluer efficacement la douleur dans différentes populations (à terme, prématurés) et différents contextes ou types de douleur. L'évaluation de la douleur pour les nouveau-nés prématurés est particulièrement difficile et aucune combinaison d'indicateurs physiologiques et/ou comportementaux est aussi fiable et spécifique que celle validée chez les nourrissons nés à terme. Les nouveau-nés prématurés, plus vulnérables, sont également prédisposés à garder plus de séquelles à long terme des expériences douloureuses vécues précocement, avec des modifications persistantes dans le traitement cérébral de la douleur se manifestant par une sensibilité nociceptive altérée et des réactions comportementales inadaptées plus tard dans la vie. Chez tous les nouveau-nés, les parents en revanche peuvent être des acteurs précieux dans l'évaluation de la douleur de leur nourrisson, et doivent être soutenus et accompagnés par les soignants dans ce rôle. Dans un avenir proche, des technologies axées sur l'enregistrement non invasif de marqueurs physiologiques d'activité cérébrale ou autonomique, pourraient faciliter l'évaluation objective en temps réel de la douleur ressentie en période néonatale. Les recherches futures doivent inclure le développement de ces technologies multimodales et leur évaluation en situation réelle, pour permettre d'adapter au mieux les thérapeutiques aux besoins de l'enfant.