Multiple psychological health problems related to the COVID-19 pandemic among both the general public and health-care workers have been identified in the scientific literature. However, most studies used quantitative methods with scales selected on the basis of the researchers’ pre-established knowledge derived from the experience of other situations and which can therefore induce biases. The dual aim of the present study was to explore qualitatively the perceived psychological consequences of lockdown on members of the general public and the perceived psychological consequences of COVID-19 on health-care workers. We recruited 241 participants from the general public and 120 health-care workers. They consented online to participate and completed open-ended questions evaluating the consequence of the health crisis on their life as a couple, on their friendships, family life, work, studies, psychological health, stress, and vision of the future. Finally, participants were asked to add any further consequences that had not been mentioned. We used double coding to process the data. We identified five main themes among the participants from the general public: improved and maintained social relationships, deterioration of health, improved health, personal growth, and lack of direct social contact. We also identified five main issues among the health-care workers: psychological and emotional impact, adjusting, negative impact on work, worries, and uncertainty about the future. The results confirmed the existence of psychological health problems related to the COVID-19 pandemic. They also highlighted positive consequences. Health-care workers tended to perceive more negative consequences than the participants from the general public.

De multiples problèmes de santé psychologique, liés à la pandémie de COVID-19, parmi le grand public et les personnels soignants, ont été identifiés dans la littérature scientifique. Cependant, la plupart des études ont utilisé des méthodes quantitatives avec des échelles sélectionnées par les chercheurs sur la base des connaissances préétablies issues de l’expérience d’autres situations et qui peuvent donc induire des biais. En effet, les échelles utilisées présentent un certain nombre de limites : elles n’ont pas été conçues pour évaluer les difficultés émotionnelles spécifiquement liées au COVID-19, elles ont tendance à surévaluer les difficultés émotionnelles, et elles sont composées de questions fermées. Ces méthodes peuvent donc échouer à identifier des informations qui peuvent être obtenues par un raisonnement hypothético-déductif. Or, il est largement admis que les études qualitatives doivent être utilisées pour explorer de nouveaux phénomènes et identifier leurs caractéristiques importantes, avant de recourir aux études quantitatives. Cependant, à notre connaissance, seules quelques études ont utilisé des méthodes qualitatives pour explorer les conséquences psychologiques de COVID-19. Cependant, l’utilisation d’entretiens semi-structurés prend du temps, rend difficile la généralisation des conclusions et ces études ne peuvent être réalisées qu’avec de petits échantillons. Le double objectif de la présente étude était d’explorer qualitativement les conséquences psychologiques perçues du confinement sur le grand public et les conséquences psychologiques perçues du COVID-19 sur les personnels soignants. L’expérience et les procédures de consentement ont été approuvées par le Comité d’éthique de l’université (Comité d’éthique de la recherche Tours-Poitiers). Au total, 241 participants du grand public et 120 personnels soignants ont été recrutés sur les réseaux sociaux. Ils ont consenti à participer à un questionnaire ligne et n’ont reçu aucune compensation pour l’étude. Les participants du grand public ont d’abord fourni des informations sociodémographiques, puis ont répondu à 9 questions ouvertes évaluant les conséquences du confinement sur leur vie de couple, leurs relations amicales, leur vie familiale, leur travail, leurs études, leur santé psychologique, leur stress et leur vision de l’avenir. De même, les personnels soignants ont fourni des informations sociodémographiques, puis ont décrit les conséquences du coronavirus sur leur vie de couple, leurs relations amicales, leur vie familiale, leur travail, leur santé psychologique, leur stress et leur vision de l’avenir. Enfin, l’ensemble des participants ont été invités à ajouter toute autre conséquence qui n’aurait pas été mentionnée. Les données ont été traitées par un double codage. Une première lecture des données a été effectuée pour se familiariser avec les réponses, puis celles-ci ont été relues et codées. Un code a été créé pour chaque information. Les données ont été doublement codées; les données du grand public ont été codées d’abord par le deuxième auteur et ont ensuite été vérifiées par le premier auteur. L’ordre a été inversé pour les données relatives aux personnels soignants. Les désaccords mineurs ont ensuite été discutés et ont été résolus. Ensuite, les codes ont été classés sous-thèmes, réunis par la suite en thèmes. Enfin, à l’instar du processus de codage, une seconde lecture a été effectuée sur les catégorisations en thèmes et sous-thèmes. Les désaccords mineurs ont ensuite été à nouveau discutés et ont été résolus. Concernant les résultats, 23 thèmes ont été identifiés pour le grand public dont les 5 principaux sont : l’amélioration et le maintien des relations sociales, la détérioration de la santé, l’amélioration de la santé, la croissance personnelle et le manque de contact social direct. Pour les personnels soignants, 25 ont été identifiés dont les 5 principaux sont : l’impact psychologique et émotionnel, l’adaptation, l’impact négatif sur le travail, les inquiétudes et l’incertitude quant à l’avenir. Dans la lignée des études précédentes, les analyses ont confirmé l’existence de problèmes de santé psychologique liés à la pandémie de COVID-19 tels que le stress, la dépression et les troubles du sommeil. Comme plusieurs travaux scientifiques publiés, les analyses ont également démontré l’expression d’une solitude importante causée non seulement par le manque de contacts sociaux, mais aussi par le manque de contacts physiques directs. Toutefois, contrairement aux études quantitatives, les analyses ont révélé des conséquences positives telles que l’augmentation du temps libre et la possibilité de renforcer les relations familiales et amicales grâce à l’utilisation des technologies de communication, de faire une introspection et d’apprendre de nouvelles connaissances et compétences. Or, nous n’avons pas trouvé de résultats similaires dans la littérature internationale. Cette observation souligne l’importance des études qualitatives afin de mieux comprendre les conséquences psychologiques de la pandémie de COVID-19. D’autres études sont nécessaires pour déterminer les conséquences positives de ce type de situation. Enfin, les limites de l’étude sont discutées.