Suppléments alimentaires contaminés, médicaments contrefaits - 29/04/23
Resumen |
Les suppléments alimentaires sont très utilisés par les sportifs. Certains d’entre eux peuvent être contaminés par de faibles concentrations de composés susceptibles de rendre un résultat anormal lors d’un contrôle dans le cadre de la lutte antidopage par exemple. Des cas de contaminations par des composés diurétiques type acetazolamide, bumetanide, furosemide, hydrochlorothiazide, torasemide ou triamterene ont déjà été rapportés, ayant mené à une modification des règles de l’Agence mondiale antidopage qui tolère aujourd’hui des concentrations urinaires jusqu’à 20ng/mL pour ces composés. Plus récemment, les auteurs rapportent un cas de contamination d’un produit à base de collagène par un stimulant de l’érythropoïétine (EPO), le roxadustat. Il s’agit d’un inhibiteur de la prolyl hydroxylase, enzyme responsable de la dégradation du facteur induit par l’hypoxie (HIF-PHI), permettant un effet prolongé de ce facteur et donc une synthèse plus importante d’EPO endogène, à l’origine d’une augmentation de la synthèse d’hémoglobine.
Les médicaments contrefaits sont en recrudescence inquiétante depuis de nombreuses années. Ce trafic rapporterait 20 fois plus que le trafic de l’héroïne. L’Organisation mondiale de la santé considère aujourd’hui qu’un médicament sur dix est falsifié. Ce chiffre serait de 1/4 dans les pays en voie de développement. Une falsification de comprimés de diazépam par de l’halopéridol au Congo en 2017 a été à l’origine de milliers d’hospitalisation. Ce n’est qu’avec le soutien de Médecin Sans Frontières et d’une étude qui sera présentée que cette falsification a pu être clairement identifiée, permettant l’arrêt de ces hospitalisations. Sur internet, un médicament vendu sur deux serait un faux. Deux études menées par les auteurs sur des saisies judiciaires de médicaments achetés sur Internet et circulant dans les salles de sport en France ont montré les résultats suivants : sur 61 produits médicamenteux analysés, 28 % seulement correspondent au bon principe actif et au bon dosage mentionné sur l’étiquette. Vingt-trois pour cent ont la bonne molécule mais un dosage différent, 26 % ne présentent pas la ou les bonnes substances mentionnées sur l’étiquette, et 3 % ne présentent aucun principe actif.
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Vol 35 - N° 2S
P. S14-S15 - mai 2023 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.