Les traumatismes liés à la naissance ou « birth-associated injuries », dits dans les pays francophones « obstétricaux », peuvent être de nature cutanée (hématome, plaie), nerveuse (paralysie néonatale du plexus brachial, traumatisme médullaire) ou osseuse. Cet article s'intéresse aux fractures néonatales du squelette périphérique, prises en charge par le chirurgien orthopédiste. Les traumatismes spinaux, crâniaux et faciaux relèvent des neurochirurgiens ou des chirurgiens maxillofaciaux et ne sont pas exposés ici. Les fractures de clavicule sont fréquentes, tandis que les autres localisations sont rares. Les facteurs prédisposants à leur survenue sont la macrosomie et la dystocie d'épaule pour la fracture de clavicule et les naissances par césarienne pour les autres sites osseux. Le diagnostic des fractures diaphysaires est aisé, mais celui des décollements épiphysaires peut poser des difficultés aux pédiatres et aux sages-femmes qui réalisent l'examen du nouveau-né. Les diagnostics différentiels sont les infections et les paralysies. L'association à une fragilité osseuse doit toujours être bien recherchée. Le traitement est fondé sur des immobilisations orthopédiques adaptées à chaque fracture. Les indications chirurgicales sont exceptionnelles. L'évolution radiologique est plus rapide que chez le grand enfant. Elle est marquée par l'apparition précoce d'appositions puis de consolidation périostée. Le remodelage osseux et la correction des cals vicieux s'effectuent en quelques mois. Le pronostic des fractures périphériques est très favorable si le diagnostic est fait et le traitement adapté est mis en place. Le pronostic des décollements épiphysaires est plus réservé. L'information des parents est essentielle pour rassurer et limiter les éventuelles démarches judiciaires ultérieures de la part de la famille.