Cette dernière décennie, l’industrie agroalimentaire a largement adapté son offre avec la généralisation de produits contenant des édulcorants pour remplacer les sucres ajoutés ou sucres libres et, ainsi, limiter les apports caloriques tout en maintenant l’appétence aux produits. Cependant, nombre de données observationnelles questionnent l’efficacité et la sécurité de cette stratégie. En effet, les édulcorants semblent présenter des avantages et des inconvénients sur les plans du comportement alimentaire et des conséquences métaboliques. Cette disparité des résultats semble pouvoir s’expliquer par les mécanismes d’action et l’impact spécifique des différentes molécules édulcorantes. En effet, bien que tous les édulcorants ciblent les mêmes récepteurs cellulaires, il faut rappeler que chaque édulcorant peut différer dans sa structure chimique, son profil pharmacocinétique et, plus important encore, dans son activité pharmacologique, et ainsi induire des réponses physiologiques ou pathologiques propres. De manière générale, les méta-analyses indiquent une augmentation du risque de développer un diabète de type 2 lorsque la consommation de ces édulcorants est importante, mais les données expérimentales ne sont pas aussi tranchées. Cet article présente les mécanismes d’action des édulcorants les plus utilisés et les différents effets associés à la consommation d’édulcorants sur le comportement alimentaire et ses conséquences sur la gestion du poids et le contrôle métabolique.

Over the last decade, the food industry has largely adapted its offer with more and more products containing non-nutritive sweeteners to replace added sugars and thus limit the caloric intake while maintaining palatability. However, observational data question the safety of these food additives. Indeed, non-nutritive sweeteners seem to have advantages and disadvantages in terms of dietary behavior and metabolic consequences. This disparity of results seems to be explained by the mechanisms of action and the specific impact of the different molecules used. Indeed, although all sweeteners target the same receptors, each molecule may differ in its chemical structure, pharmacokinetic profile and, more importantly, in its pharmacological activity inducing specific physiological or pathological alterations. In general, meta-analyses indicate an increased risk of developing type 2 diabetes with a high consumption of these non-nutritive sweeteners, but the experimental data are not as strong. This article presents the mechanisms of action of the most commonly used non-nutritive sweeteners and the different effects associated with their consumption on dietary behavior and its consequences on weight management and metabolic control.