Mettre en place le dossier pharmaceutique en rétrocession, évaluer sa contribution pour l’analyse des interactions médicamenteuses et estimer la pérennité de cette démarche.

Cette étude prospective, descriptive et monocentrique a été menée pendant cinq mois. Tous les patients se présentant en rétrocession étaient éligibles. Après leur avoir proposé le dossier pharmaceutique et l’avoir alimenté, les interactions médicamenteuses étaient recherchées. Si l’impact était considéré comme significatif, une intervention pharmaceutique était transmise au médecin référent de l’établissement et enregistrée dans le dossier patient informatisé.

Le dossier pharmaceutique a été proposé à 497 patients, soit 87 % des patients éligibles. Lors de la première rencontre, 7 % des patients (n=34) le connaissaient et 72 % avaient un dossier pharmaceutique ouvert. Au total, 395 dossiers pharmaceutiques ont été alimentés au moins une fois, dont 41 que nous avons créés. Seuls 25 patients (5 %) ont refusé la démarche et 90 % des dossiers existants étaient remplis par l’officine. Au total, 419 ordonnances ont été analysées pour 330 patients: le dossier pharmaceutique a donc été un outil utile pour 66 % des patients. Quatre-vingt-dix-neuf interactions médicamenteuses à risque d’impact clinique élevé ont été détectées avec le médicament rétrocédé chez 17 % des patients bénéficiant d’une analyse (n=57), soit 11 % des patients inclus. En moyenne, la présentation, la création et l’alimentation du dossier pharmaceutique prenaient chacune une minute et l’analyse des interactions, 14minutes.

Facile à mettre en place, le dossier pharmaceutique est un outil utile pour rechercher les interactions médicamenteuses avec les médicaments rétrocédés. Il contribue à optimiser le suivi du patient, malgré des informations limitées.

To implement the pharmaceutical record in retrocession, to evaluate its contribution to the analysis of drug interactions and to estimate the sustainability of this approach.

This prospective, descriptive, monocentric study was conducted over five months. All patients presenting at the retrocession were eligible. After having offered them the pharmaceutical record and having completed it, drug interactions were sought. If the impact was considered significant, a pharmaceutical intervention was transmitted to the referring physician of the institution and recorded in the computerized patient record.

The pharmaceutical record was offered to 497 patients, i.e., 87 % of eligible patients. At the first meeting, 7 % of patients (n=34) were aware of it and 72 % had one open. In total, 395 pharmaceutical records were filled in at least once, 41 of which we created. Only 25 patients (5 %) refused the process and 90 % of the existing records were filled by the pharmacy. In total, 419 prescriptions were analysed for 330 patients: the pharmaceutical record was therefore a useful tool for 66 % of patients. For 17 % (n=57) of them, or 11 % of included patients, 99 drug interactions with a high risk of clinical impact were detected with the retroceded drug. On average, the presentation, creation and feeding of the drug record took one minute each and the analysis of interactions 14minutes.

Easy to implement, the pharmaceutical record is a useful tool to search for drug interactions with retroceded drugs. It helps to optimize patient follow-up, despite the limited information available.