Déterminer la prévalence des troubles anxiodépressifs chez les survivants du cancer thyroïdien différencié (CDT)

Étude transversale colligeant 41 patients en rémission complète après traitement du CDT. L’échelle Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) est administrée à tous les participants.

L’âge moyen des patients interrogés est 45,4±13,4 ans avec une prédominance féminine (92,7 %). Il s’agit d’un microcarcinome dans 24,4 % des cas. Le carcinome papillaire était le type histologique le plus fréquent (87,8 %). Selon la classification ATA 2015, la majorité était classée à risque faible (29,3 %) ou intermédiaire (48,8 %). La dose cumulée moyenne d’iode 131 était 265,9±197 mCi. La survie moyenne sans maladie est de 5,1±3,9 ans. Le score de dépression moyen est 7,6±4,3 points. La dépression affecte 25,6 % des survivants du CDT. Elle est classée sévère pour 43,6 % d’entre eux. Le score d’anxiété moyen est 8,8±3,8 points. Cette pathologie touche 41 % avec des manifestations sévères pour 28,2 % des cas. Les patients souffrant de manifestations anxio-dépressives présentent des signes d’hyperthyroïdie clinique dans 80 % et 75 % des cas respectivement. Une corrélation négative non significative entre la TSH sous freination est le HADS est observée (r=−0,071).

Malgré un excellent pronostic, la prévalence des troubles anxio-dépressifs est paradoxalement élevée chez les patients survivants au CDT par rapport à la population générale. Certains auteurs y incriminent un retentissement psychologique de l’hormonothérapie frénatrice, cette hypothèse n’a pas été validée dans notre étude. Un soutien psychologique est souhaitable chez cette population.