Les inhibiteurs de l’aromatase (IA) sont couramment utilisés en traitement adjuvant des cancers du sein positifs pour les récepteurs d’œstrogènes. Des effets indésirables rhumatologiques ont été signalés avec les IA, notamment perte osseuse, arthralgie, myalgie et ténosynovite. De nouveaux éléments mettent en évidence un lien entre IA et développement de maladies auto-immunes. Nous décrivons ici trois cas de myopathie inflammatoire apparaissant au cours d’une thérapie par IA.

Trois patientes présentant une myopathie inflammatoire dans le contexte d’une thérapie par IA ont été traitées dans le service de rhumatologie du Centre médical MD Anderson. Les trois dossiers médicaux ont été examinés de façon rétrospective. Nous avons recueilli le consentement verbal des patientes pour utiliser leurs données aux fins d’enseignement et de publication et nous n’avons utilisé que des données dépersonnalisées.

Aucune de nos patientes n’avait d’antécédent de maladie auto-immune et toutes avaient subi récemment un dépistage de cancer ne montrant ni récidive de cancer du sein, ni signe de nouveau cancer. La fin ou l’arrêt de la thérapie par IA a été associé à la résolution de la myopathie dans les trois cas.

Cette série de cas suggère l’existence d’un lien entre les IA et l’apparition d’une myopathie inflammatoire. En cas de survenue d’une myopathie inflammatoire chez une patiente sous IA, ce traitement devrait être considéré comme un possible facteur déclencheur. Si la myopathie n’est pas contrôlée par l’immunosuppression, alors l’arrêt de la thérapie par IA pourrait être envisagé.