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Prise en charge thérapeutique des péricardites récurrentes idiopathiques : étude rétrospective monocentrique - 16/06/22

Doi : 10.1016/j.revmed.2022.03.182 
J. Lodovichetti, H. Gil, N. Méaux-Ruault, A. Godot, N. Magy-Bertrand
 Médecine interne, CHU, Besançon 

Auteur correspondant.

Resumen

Introduction

Les péricardites récurrentes idiopathiques sont des affections fréquemment rencontrées en médecine interne pour la prise en charge diagnostique et thérapeutique. À l’heure actuelle, les corticoïdes sont recommandés en traitement de deuxième ligne mais des rechutes sont observées lors de la décroissance. De plus, un traitement cortisonique prolongé est source d’effets secondaires [1]. Il n’existe pas de recommandations claires sur le traitement de troisième ligne et sur la place des différents immunosuppresseurs ou immunomodulateurs [2]. C’est pourquoi nous avons étudié la prise en charge thérapeutique des patients suivis au centre hospitalier universitaire (CHU) pour une péricardite récurrente idiopathique.

Patients et méthodes

Il s’agissait d’une étude observationnelle descriptive rétrospective monocentrique. Étaient inclus les patients adultes suivis en médecine interne au CHU entre janvier 2008 et janvier 2021 pour une péricardite récurrente idiopathique selon la définition de la société européenne de cardiologie révisée en 2015 [1].

Résultats

Trente patients dont 43 % d’hommes étaient suivis en médecine interne pour une péricardite récurrente idiopathique. Le nombre moyen de poussées était de 3,87, la durée médiane de suivi était de 38,5 mois. Le traitement de première ligne comprenait des AINS dans 93 % des cas (28/30) et de la colchicine dans 96 % des cas (29/30). Soixante-trois pour cent (19/30) avaient eu recours à un traitement de deuxième ligne par corticoïdes, et 10 d’entre eux avaient eu un ou plusieurs immunosuppresseurs dont l’azathioprine (5/10), le méthotrexate (5/10) et l’anakinra (2/10). L’utilisation d’immunosuppresseurs permettait une baisse du taux annuel de poussées mais n’entraînait pas d’épargne cortisonique (p=0,89) avec une durée moyenne de corticothérapie de 13 mois pour les 19 patients. La durée moyenne de traitement par méthotrexate était de 16 mois (écart-type 11,75). La durée moyenne de traitement par azathioprine était de 36 mois (écart-type 15,09). La présence d’anticorps antinucléaires (p=0,045) et un délai court (3 mois) entre la deuxième et la troisième poussée (p<0,01) étaient associés à l’utilisation d’un traitement de deuxième ou troisième ligne. À la dernière évaluation, 25 patients étaient en rémission clinique. Treize patients sur 30 (43 %) avaient pu arrêter tout traitement sans récurrence après une durée moyenne de 42 mois sans traitement. Aucun décès n’avait été rapporté au cours du suivi et aucun patient n’avait présenté de complications cardiaques ni d’évolution vers une péricardite chronique constrictive.

Conclusion

Cette étude confirme la place précoce des immunosuppresseurs dans la stratégie thérapeutique de la péricardite récurrente idiopathique sans pour autant avoir un impact sur l’épargne cortisonique. La présence d’anticorps antinucléaires et un délai court entre la deuxième et la troisième poussée seraient un facteur prédisposant à l’utilisation des immunosuppresseurs. Nous signalons également le bon pronostic de cette affection.

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Vol 43 - N° S1

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