Particularités de l’anémie hémolytique auto-immune chez le sujet âgé : étude comparative - 16/06/22
Resumen |
Introduction |
L’anémie hémolytique auto-immune (AHAI) est une pathologie rare dont l’incidence augmente chez le sujet âgé. Elle peut être primitive ou secondaire. Son traitement n’est pas bien codifié, les ressources thérapeutiques y sont limitées et son pronostic est réservé. Les données concernant cette pathologie chez la population gériatrique sont parcellaires dans la littérature. L’objectif de cette étude était de décrire les particularités de l’AHAI chez le sujet âgé par rapport à l’adulte jeune.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique descriptive comparative sur les dossiers des 154 patients suivis pour AHAI entre janvier 2001 et juin 2020. Nous avons divisé cette population en 2 groupes : G1 (âge≥65 ans) et G2 (âge<65 ans).
Résultats |
Le groupe des sujets âgés (G1) était composé de 46 patients âgés moyennement de 74,9 ans avec des extrêmes allant de 65 à 88 ans avec une légère prédominance féminine (genre-ratio H/F=0,84). L’anémie était découverte dans 84,8 %des cas devant un syndrome anémique. Les signes cliniques les plus fréquents au moment du diagnostic étaient la pâleur cutanéomuqueuse (82,6 %), l’ictère (45,7 %) et la splénomégalie (34,8 %). Des signes de mal tolérance ont été observé de manière significativement plus fréquente dans le groupe des sujets âgés par rapport aux adultes jeunes (43 % vs 13 %, p=0,001). Sur le plan biologique, le taux moyen d’hémoglobine était de 6,85g/dL. L’anémie était normochrome macrocytaire dans 60,9 % des cas et arégénérative dans 67,4 % des cas. Un syndrome d’Evans concomitant à l’AHAI était présent dans 17,4 % des cas, significativement moins fréquemment par rapport au groupe G2. Le bilan d’hémolyse a montré une élévation du taux de LDH, une hyperbilirubinémie à prédominance libre et un effondrement de l’haptoglobine dans respectivement 76,5 %, 56,4 % et 60 % des cas sans différence significative avec le groupe G2. Le TDA était positif à IgG, à IgG+C3 et à C3 dans respectivement 65,2 %, 19,5 % et 13 % des cas, sans différence significative avec G2. Des agglutinines froides ont été objectivées dans 4,3 % des cas. Dans le groupe des sujets âgés, le bilan étiologique a conclu à une AHAI primitive dans 52,1 % (n=22) des cas. Dans le reste des cas, l’AHAI était associée à une pathologie néoplasique de manière significativement plus élevée par rapport au groupe G2. Il s’agissait d’hémopathies malignes dans plus que la moitié des cas. La plus fréquente était la LLC (n=10, 21,7 %). L’origine médicamenteuse a été retenue dans 13 % des cas et une maladie systémique était associée dans 6,5 % des cas. Ce profil était significativement différent de celui observé dans le groupe des adultes jeunes où prédominaient les MAI. Sur le plan thérapeutique, les sujets âgés ont nécessité un recours à la transfusion sanguine dans 56,5 % des cas, sensiblement plus que dans le groupe G2. Le traitement s’est principalement basé sur la corticothérapie (84,7 %) et la supplémentation en acide folique (86,9 %)en plus du traitement étiologiques dans les cas d’AHAI secondaire. L’évolution chez les sujets âgés était marquée par l’obtention d’une rémission complète dans 43,5 % des cas et une rémission partielle dans 15,2 % des cas. Près de 1 patient sur 10 étaient en échec thérapeutique et 28,3 % sont décédés. Le taux de décès était significativement plus élevé dans le groupe G1 par rapport au groupe G2. Nous avons par ailleurs noté des complications thromboemboliques dans 6,5 % des cas et infectieuses dans 10,2 % des cas.
Conclusion |
L’AHAI est une pathologie sévère chez le sujet âgé. Sa découverte impose un bilan étiologique méthodique. Son traitement est délicat à gérer avec un risque élevé d’iatrogénie. Son pronostic est réservé avec un taux élevé de morbi-mortalité.
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Vol 43 - N° S1
P. A198-A199 - juin 2022 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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