Spectre des atteintes cutanées lors du loxoscélisme : étude de 77 cas - 16/06/22
Resumen |
Introduction |
La morsure d’araignée (MA) peut être à l’origine de réactions cutanées locales ou systémiques parfois sévères. En l’absence d’identification de l’insecte, le diagnostic de loxoscélisme cutané (LC) repose sur un faisceau d’arguments cliniques. L’objectif de notre étude est de préciser les aspects épidémio-cliniques, thérapeutiques et évolutifs du LC.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective ayant colligé tous les patients consultant pour une MA sur une période de 11 ans (2010–2021).
Résultats |
Soixante-dix-sept patients ont été colligés avec un âge médian de 40,14 ans (9–73 ans). La tranche d’âge la plus touchée était comprise entre 30 et 50 ans. Le sex-ratio H/F était de 0,4. La majorité des patients (71,4 %) étaient vus en période estivo-printanière et 14,2 % avaient vu l’araignée. Pour les réactions locales, il s’agissait d’un placard inflammatoire avec une taille moyenne de 11,2cm (1–30cm) dans 92,2 % des cas, induré (74 %) ou non associé souvent à une nécrose centrale (64,9 %). Des pustules localisées au site de morsure définissant la pustulose exanthématique aiguë localisée (PEAL) étaient retrouvées dans 5 cas (6,4 %). Le siège de la MA était par ordre de fréquence décroissant : cuisse (38,9 %), membres supérieurs (20,7 %), tronc (19,48 %), jambes et fesses (6,4 % chacune), cou (5 %) et seins (2,5 %). Un seul patient avait une lésion du visage. Une trainée lymphangitique et une adénopathie satellite étaient présentes dans 7,79 % des cas chacune. Des éruptions généralisées à type de pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) ou d’exanthème maculo-papuleux (EMP) étaient présentes chez 16,8 et 25,9 % des patients ; respectivement. Une fièvre était notée dans 38,9 % et une symptomatologie générale (céphalées, myalgies, asthénie) était rapportée dans 14,28 %. La majorité de nos patients (88,31 %) avaient bénéficié d’une antibiothérapie systémique (ATB) avec association de doxycycline et amoxicilline-acide clavulanique dans 36,3 % des cas pour une durée moyenne 12,12jours. Une corticothérapie systémique (CT) était préconisée dans 19,4 % des cas. Une nécrectomie (N) était indiquée pour 14 patients avec un délai moyen de cicatrisation de 40jours. L’étude analytique a montré l’existence d’une corrélation entre le recours à la N et la taille de la nécrose (OR=4,2) et ceci quel que soit la localisation. On n’avait pas noté de différence dans le délai de guérison en fonction des signes associés (PEAL, PEAG ou EMP).
Discussion |
Le LC reste fréquent dans notre pays. Nos données sont conformes à la littérature quant à la prédominance féminine et la survenue en saison chaude. Le venin d’araignée est riche en enzymes (phospholipase D et sphingomyélinase) responsables de la majorité des signes cliniques. La cellulite et la nécrose cutanée sont les résultats les plus courants du loxoscélisme local par le biais de l’activation du complément et de l’induction de l’apoptose kératinocytaire. La PEAL est exceptionnellement rapportée. Dans notre série, 64,9 % des patients ont développé une nécrose cutanée et 5 patients ont présenté une PEAL. La cuisse est le siège le plus habituel de MA comme l’a montré notre série. Nous avons noté des sièges exceptionnels (visage, cou, seins et fesses). Le loxoscélisme systémique, de même pathogénie, est rare. Il est souvent associé à des symptômes discrets, tels que des malaises et des myalgies comme décrits chez 11 de nos patients. L’EMP et la PEAG sont rarement rapportés. Ceci peut être expliqué par la difficulté d’établir la relation de cause à effet vu la prescription concomitante d’ATB. Notre série se distingue par la forte représentativité des PEAG et des EMP secondaires à une MA (42,7 % versus 20 % dans la littérature).
Il n’existe pas de conduite bien définie face à un LC. Le traitement comprend essentiellement les soins locaux du site de la morsure et l’indication de l’ATB est débattue. De plus en plus les auteurs recommandent l’utilisation de CT. Dans notre série, la majorité des patients ont reçu une ATB et 19,4 % des patients ont reçu une CT.
Conclusion |
Les MA, fréquentes en bassin méditerranéen, peuvent occasionner une morbidité considérable. Leurs conséquences, aussi bien locales que systémiques, méritent d’être connues.
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Vol 43 - N° S1
P. A171-A172 - juin 2022 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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