Dans le cadre de la mise en place du réseau « Transgenre 87 », de prise en charge de personnes présentant une dysphorie de genre en partenariat entre les équipes du CH Esquirol et du CHU de Limoges, nous avons mis en place une étude descriptive afin d’améliorer la qualité de nos soins. Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective à partir de 45 dossiers (MtF=28/FtM=17) de personnes âgées de 17 à 69 ans présentant une dysphorie de genre conformément au DSM-5 suivies par notre équipe. L’objectif principal de notre étude était de déterminer le ou les profils de personnalité chez les personnes transgenres. Comme objectifs secondaires, nous avons cherché des éléments de vulnérabilité ainsi que les éventuelles comorbidités dans notre échantillon. De façon globale, dans deux groupes confondus (MtF et FtM), on note une élévation pathologique (T-score supérieur à 70) aux scores des échelles : Schizophrénie (Sc), Paranoïa (Pa), Introversion Sociale (Si), Déviation Psychopathique (Pd), Dépression (D). Plus spécifiquement, pour les MtF, il existe une élévation aux scores des échelles Schizophrénie (Sc), Dépression (D), Hystérie de Conversion (Hy). Pour les FtM, nous notons une élévation aux scores des échelles Paranoïa (Pa), Introversion Sociale (Si), Déviation Psychopathique (Pd). Des éléments de comorbidité sont également retrouvés tels que l’anxiété/angoisse (60 %), la dépression (35,6 %), les antécédents de traitement psychotropes (35,6 %), les antécédents de tentative d’autolyse dans le passé (26,7 %), les conduites addictives (22,2 %), l’insatisfaction sexuelle (17,8 %). Des éléments de vulnérabilité sont enfin retrouvés tels qu’un attachement dysfonctionnel (35,6 %), un isolement social ou des difficultés relationnelles/professionnelles (48,9 %). Ces résultats incitent à prendre en considération ces éléments de comorbidité et de vulnérabilité psychopathologique pour assurer des soins de meilleure qualité dans cette population spécifique des patients transgenres.

Within the framework of the setting up of the “Transgenre 87” network, for the care of people with diagnosis of gender dysphoria in partnership between Esquirol Hospital (Psychiatric Hospital) and the University Hospital of Limoges, we carried out a retrospective observational study to improve the quality of care. 45 medical records of transgender (MtF=28/FtM=17) aged 17 to 69 years old were analysed. The participant inclusion criteria were to have a gender dysphoria according to the DSM-5, an eligibility for a standardized sex reassignment procedure before hormonal therapy and presence of Minnesota Multiphasic Personality Inventory 2 results in medical record. The main objective of this study was to determine the personality profile(s) in transgender. The secondary objectives looked for relationships between elements of vulnerability possible comorbidities and MMPI personality dimensions. Overall, in two groups combined, we noted pathological T-score (T-score above 70) in the following MMPI-2 scales: Schizophrenia (Sc), Paranoia (Pa), Social Introversion (Si), Psychopathic Deviation (Pd), Depression (D). For MtF, we noted more pathological levels in the Schizophrenia (Sc), Depression (D) and Conversion Hysteria (Hy) subscales and for FtM, in the Paranoia (Pa), Social Introversion (Si), Psychopathic Deviation (Pd) MMPI-2 subscales. Comorbidity elements were found such as anxiety/anguish (60%), depression (35.6%), history of psychotropic treatment (35.6%), history of self-harm attempts in the past (26.7%), addictive behaviors (22.2%), sexual dissatisfaction (17.8%) in our population. Vulnerability elements were found such as dysfunctional attachment (35.6%), social isolation/relational/professional difficulties (48.9%). Our results suggested that these comorbidities, psychopathological vulnerability and personality should be taken into consideration to ensure better quality of care in this transgender population and accompany the sex reassignment procedure.