Jeûne thérapeutique - 16/04/22
Resumen |
Pourtant mis en œuvre depuis de nombreuses années dans certains pays, et notamment en Allemagne, sans pour autant être passé au crible d’études scientifiques, le jeûne thérapeutique souffre généralement d’une image très négative dans le monde médical en France. Elle est liée à la perception qu’il induit une diminution délétère de la masse musculaire. Sous contrôle médical dans une clinique allemande spécialisée, nous avons donc étudié les conséquences métaboliques d’un jeûne de dix jours chez 16 hommes en bonne santé, non obèses. Leur seul apport alimentaire a été un complément de 200–250kcal/jour exempt de protéines (jus et bouillons de légumes). Les patients ont également suivi un programme d’exercice modéré de trois heures par jour. La perte de poids de 5,0±2kg s’est révélée correspondre à 40 % de graisse, 25 % de protéines issues de tissus métaboliquement actifs et 35 % d’eau. L’utilisation protéique, illustrée par le bilan azoté négatif, a diminué de jour en jour grâce à des mécanismes d’épargne protéiques. La réduction musculaire apparaît moins importante que ce qui a longtemps été redouté, comme l’indiquent des marqueurs de la protéolyse musculaire comme la 3-méthylhistidine qui diminue à partir du 5e jour de jeûne, de la GOT ou de la créatinine. Non seulement il ne se produit pas de « fonte musculaire » mais on observe au contraire une amélioration de la fonction et la performance des muscles. En outre, les organes se régénèrent rapidement après le jeûne, notamment la masse musculaire comme le suggère la diminution de la myostatine, une molécule inhibant la croissance musculaire. L’affirmation assez répandue que le jeûne thérapeutique n’amène aucune amélioration clinique se révèle également fausse. Une autre étude, réalisée dans la même clinique sur des patients avec des pathologies, démontre en effet que le jeûne constitue une alternative non médicamenteuse valable pour la prévention et le traitement des maladies liées à l’âge, telles que les troubles métaboliques chroniques incluant l’obésité et le diabète de type 2, l’hypertension, les maladies inflammatoires chroniques ainsi que le stress oxydatif. En conclusion, en documentant par ailleurs le bien-être que déclarent les patients venus pour jeûner, les études scientifiques réalisées ces dernières années sur les effets du jeûne prolongé permettent de lui attribuer des vertus thérapeutiques.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Mots clés : Fonte musculaire, Nutrition, Protéolyse
Esquema
Vol 178 - N° S
P. S149 - avril 2022 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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